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Accord de pêche Gabon-UE : la délégation européenne s’étonne des arguments du gouvernement

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Dans une récente interview accordée au site d’actualité Gabonactu ce 5 juin 2025, Cécile Abadie, Ambassadrice et Cheffe de la Délégation de l’Union Européenne (UE) au Gabon, à São Tomé-et-Príncipe et auprès de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a exprimé sa surprise face à la dénonciation unilatérale par le gouvernement gabonais de l’accord de pêche signé en 2007. Tout en prenant note des préoccupations soulevées par le Gabon, elle a insisté sur la volonté de l’UE d’engager un dialogue constructif sur cette question.

Interrogée sur son ressenti suite à l’annonce du Gabon concernant la dénonciation de l’accord de pêche durable, renouvelé en 2021, Cécile Abadie s’est dit quelque peu surprise. « C’est une annonce que nous avons accueillie avec surprise et une certaine déception. Il s’agit d’une coopération ancienne, conçue pour soutenir des intérêts mutuels, et cela avec respect. », a-t-elle indiqué, avant de souligner que cette décision relève de la souveraineté du Gabon, qui a le droit de mettre fin à cette coopération. 

Une besoin de clarification sur la dénonciation de l’accord de pêche par le Gabon

Revenant sur les contours de cet accord, la diplomate européenne a indiqué qu’il repose sur un cadre juridique renouvelé tous les six ans, et que des protocoles de pêche définissent les conditions d’exploitation, notamment les quantités autorisées et les compensations financières. « Nous attendons de voir si le Gabon dénonce également les protocoles en question », a-t-elle précisé.

Au sujet des griefs formulés par le Gabon à l’encontre de l’UE, l’Ambassadrice a souligné que certains arguments, particulièrement ceux relatifs à la surexploitation des ressources, nécessitent des clarifications. Elle a rappelé que le protocole de pêche stipule que les opérateurs européens n’ont accès qu’au surplus des ressources, soit celles non exploitées par le Gabon lui-même. De plus, elle a affirmé que les activités de pêche européennes ne peuvent en aucun cas interférer avec la pêche côtière ou artisanale gabonaise. 

Les décisions d’attribution des quantités de pêche reposent également sur des avis scientifiques issus de diverses organisations régionales, dont le Gabon est membre. « Nous avons été surpris par cette accusation, bien que d’autres pays aient exprimé des préoccupations similaires concernant la transformation de l’économie et la valorisation des ressources sur le sol gabonais », a-t-elle conclu.

Toutefois, l’Ambassadrice de l’UE a souligné l’importance d’un dialogue ouvert pour résoudre les malentendus et établir des relations de coopération bénéfiques pour les deux parties dans le domaine de la pêche.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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