WPR : le Gabon, 6e pays africain avec l’électricité la plus chère en 2025
Alors que l’Afrique subsaharienne peine à électrifier ses zones rurales, le Gabon se distingue par un paradoxe énergétique. En effet, malgré ses vastes ressources pétrolières et son potentiel hydroélectrique colossal, le pays figure en sixième position des nations africaines où l’électricité est la plus onéreuse pour les ménages selon le World Population Review, dans son rapport sur le coût de l’électricité par kWh en 2025.
Notre pays affiche un tarif de 0,20 dollar américain par kilowatt-heure (kWh). Il arrive juste derrière le Cap-Vert avec 0,33 $, la Sierra Leone avec 0,23 $, le Kenya et le Mali avec 0,22 $ chacun, et le Burkina Faso où le prix est fixé à 0,21 $. Ce classement, basé sur des données actualisées incluant production, distribution, transmission et taxes, souligne une réalité accablante pour les Gabonais. Un déséquilibre que les autorités actuelles tentent d’inverser par un investissement dans l’énergie.
Le Gabon prisonnier de son manque d’investissement énergétique
Avec un revenu moyen par habitant supérieur à la moyenne africaine, grâce aux exportations de pétrole, le pays bénéficie d’un taux d’électrification de plus de 90 %, l’un des plus élevés du continent. Pourtant, les factures d’électricité pèsent lourd sur les budgets familiaux, particulièrement dans un contexte d’inflation post-pandémique et de transition politique. À Libreville, la capitale politique et administrative, les coupures sont récurrentes. La norme étant de jusqu’à trois heures en moyenne par jour en 2024.
Une situation qui exacerbe le mécontentement, de nombreux ménages qui n’ont pas d’autre choix que recourir à des générateurs diesel, dont le coût renchérit encore la donne. Comment expliquer ce tarif élevé dans un pays producteur de brut ? Plusieurs facteurs structurels et conjoncturels convergent pour justifier cette situation en 2025. D’abord, la dépendance à un mix énergétique vulnérable. Puisqu’à ce jour la majorité de l’électricité provient de combustibles fossiles, principalement du gaz et du gasoil.
Un risque assumé vu que les prix mondiaux de ces matières ont flambé en raison des tensions géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient.La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), opérateur monopolistique renationalisé en 2019, a longtemps pointé du doigt les coûts prohibitifs du gasoil pour alimenter ses centrales thermiques. Bien que des exonérations fiscales sur ce carburant aient été accordées en 2024 l’impact reste limité face à la volatilité des marchés.









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