Woleu-Ntem : le gouverneur met en garde contre l’usage des moyens de l’État en campagne

La campagne pour les élections législatives et locales du 27 septembre et du 11 octobre 2025 s’ouvre déjà sous le signe des dérives. À Oyem, le gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jules Djéki, a dénoncé l’utilisation abusive des moyens de l’État par certains candidats et militants, rappelant que ces pratiques contreviennent aux principes d’égalité et de transparence électorale.
Une alerte sur des pratiques anciennes qui persistent. Le communiqué administratif signé le 18 septembre par le gouverneur est sans ambiguïté : « certains candidats et militants des partis politiques utilisent les moyens de l’État pour battre campagne ».
Cette mise au point traduit une réalité que beaucoup de Gabonais dénoncent depuis des décennies : l’instrumentalisation des biens publics à des fins partisanes. Véhicules administratifs, carburant, salles publiques, matériel logistique : tout un arsenal qui, lorsqu’il est détourné, confère un avantage déloyal à certains candidats.
Or, la loi électorale gabonaise interdit formellement ce type de pratiques, qui faussent la compétition et alimentent la défiance des électeurs. En rappelant que « les concernés s’exposent à des sanctions administratives sévères », Jules Djéki met en lumière la nécessité d’une rupture.
L’égalité des chances en période de campagne électorale en jeu
La sortie du gouverneur du Woleu-Ntem est une interpellation forte dans un contexte où la crédibilité du processus électoral est déjà questionnée. Comment garantir un scrutin libre et transparent si certains candidats confondent appareil d’État et outils de campagne ?
Au-delà de la province septentrionale, c’est tout le pays qui est concerné. L’usage des moyens publics pour des intérêts privés n’est pas seulement une infraction administrative, c’est une entorse grave au principe fondamental d’égalité des chances. Dans une République qui se veut en transition vers plus de transparence, ces comportements apparaissent comme un anachronisme dangereux.
Une exigence démocratique
À dix jours du scrutin, l’appel du gouverneur sonne comme une exigence démocratique : les élections doivent se jouer à armes égales, sur la force des projets et la crédibilité des candidats, non sur les détournements de moyens publics.
Reste désormais à savoir si cette alerte sera suivie d’effet concret. Car pour restaurer la confiance des électeurs, les autorités doivent aller au-delà des avertissements : sanctionner les contrevenants et prouver que l’État n’est pas une caisse de campagne, mais l’institution de tous les Gabonais.
GMT TV