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Woleu : des propos tribalistes d’un candidat UDB inquiètent pour l’unité nationale

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En pleine campagne pour les élections législatives du 27 septembre 2025, des propos tenus en langue vernaculaire par Germain Ebolo, candidat de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) dans le 2ᵉ siège du département du Woleu (canton Elelem), suscitent une vive polémique. En déclarant que le RPM n’est « pas un parti des Fang » mais un parti de l’Estuaire, et qu’il s’agirait d’une provocation de présenter huit candidats au Woleu-Ntem, le candidat s’est illustré par des propos jugés tribalistes et dangereux pour l’unité du pays.

Une sortie qui choque dans le contexte électoral. Accompagné de sa suppléante Reine Ndzougou Allogo, Germain Ebolo s’est adressé aux populations dans un discours qui a rapidement fuité sur les réseaux sociaux. Ses déclarations, tenues en langue vernaculaire, pointent directement le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), en contestant sa présence électorale dans le Woleu-Ntem.

Pour plusieurs observateurs, ces propos sont inacceptables. « Dire qu’un parti politique n’a pas le droit de présenter des candidats dans une province parce qu’il serait issu d’une autre région, c’est du tribalisme pur et simple », réagit un électeur du canton Elelem, dénonçant une dérive qui fracture davantage le climat politique.

Le Gabon, une Nation une et indivisible

La Constitution gabonaise consacre l’unité et l’indivisibilité de la République. Les partis politiques, quels qu’ils soient, peuvent librement présenter des candidats sur l’ensemble du territoire national. Remettre en cause ce principe fondamental, en raison d’appartenances ethniques ou régionales, constitue une remise en cause du pacte républicain.

« Le Gabon n’est pas la propriété d’un clan ou d’une ethnie. Les candidats sont libres de solliciter les suffrages des populations sur tout le territoire », a rappelé un juriste contacté par Gabon Media Time.

Un rappel à la responsabilité des candidats

À quelques jours des élections, cette sortie de Germain Ebolo jette une ombre sur une campagne qui devrait être consacrée au débat d’idées et à la confrontation de projets. En lieu et place, elle réactive de vieux réflexes identitaires que la société gabonaise tente de dépasser.

Face à ce type de discours, la responsabilité des partis politiques est engagée. L’UDB, qui présente Germain Ebolo et sa suppléante Reine Ndzougou Allogo, devra clarifier sa position et réaffirmer son attachement à l’unité nationale. Car si la compétition électorale est légitime, elle ne saurait se faire au prix de la cohésion républicaine.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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