Violence en milieu scolaire : un conseil de discipline, est-ce suffisant ?
Des vidéos choquantes circulant sur les réseaux sociaux ont récemment révélé des actes de violence perpétrés par des élèves à Port-Gentil, plongeant ainsi la communauté éducative dans une profonde consternation. Face à cette situation, le ministère de l’Education nationale a réagi en convoquant des conseils de discipline dès ce lundi 29 avril 2024. Mais la question persiste : est-ce que ces mesures disciplinaires sont suffisantes pour endiguer le phénomène croissant de la violence en milieu scolaire ?
La promotion d’un climat scolaire positif, fondé sur le respect, la tolérance et la solidarité, est essentielle pour favoriser un environnement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement de tous. Cependant, les établissements et leurs abords sont devenus des lieux hostiles pour les apprenants en raison des violences perpétrées par certains jeunes notamment. Récemment à Mouila 6 élèves ont abusé de leur camarade déficiente mentale au sein même de leur établissement. Quant à Port-Gentil, d’autres se rendaient auteurs de violences avec usage d’armes blanches.
Comment venir à bout des violences en milieu scolaire?
Les conseils de discipline, chargés d’examiner les cas de comportements inappropriés des élèves et de déterminer les sanctions appropriées, sont indéniablement une étape nécessaire dans la lutte contre la violence en milieu scolaire. Les sanctions possibles, allant des travaux d’intérêt général à l’interdiction de passer des examens nationaux pendant cinq ans, en passant par la suspension de la bourse et l’exclusion temporaire, voire définitive, reflètent la gravité des actes commis et visent à dissuader les comportements répréhensibles.
Cependant, il est crucial de se demander si ces mesures disciplinaires sont à elles-seules efficaces pour résoudre le problème de fond. La violence en milieu scolaire est souvent le symptôme de problèmes plus profonds, tels que des tensions sociales, des difficultés familiales, des difficultés d’adaptation ou des lacunes dans l’éducation civique et morale. Par conséquent, une approche purement punitive peut s’avérer insuffisante, voire contre-productive, pour résoudre de manière structurelle ces problèmes.
Il est nécessaire d’adopter une approche globale et préventive pour lutter efficacement contre la violence en milieu scolaire. Cela implique non seulement des sanctions disciplinaires, mais également des mesures de soutien et de rééducation pour les élèves concernés. La rééducation de cette jeune génération, qui semble avoir perdu les valeurs fondamentales de la société gabonaise, nécessite un investissement dans des programmes de sensibilisation, de médiation et de développement des compétences sociales et émotionnelles impliquant les enseignants, les parents, les élèves eux-mêmes, mais également des services sociaux et même des psychologues, afin de comprendre le contexte social dans lequel évolue le jeune apprenant.
