Victoire Amogho Matope : «tricher pour gouverner, c’est gouverner sans légitimité, sans paix ni bénédiction»

Dans un contexte électoral tendu et marqué par une multiplication de contestations à travers le pays, la déclaration de Victoire Amogho épouse Matope, tête de liste du Parti démocratique gabonais (PDG) dans le 3ᵉ arrondissement de la commune de Franceville, chef-lieu de la province du Haut-Ogooué, a fait l’effet d’un électrochoc. Arrivée en deuxième position avec 26,73 % des suffrages exprimés, soit 6 des 17 conseillers municipaux de l’arrondissement, l’ancienne candidate a choisi la voie de la dignité et de la vérité politique.
« Un mandat n’est pas une récompense, c’est une mission morale de haute responsabilité. Et celui qui triche pour gouverner, gouvernera avec honte, sans légitimité, sans paix et sans bénédiction. La Nation gabonaise mérite mieux ! », a-t-elle déclaré dans un message empreint de gravité et de courage.
Une leçon de morale politique face à la dérive électorale
Dans un pays où la suspicion de fraude entoure encore les élections du 27 septembre 2025, la prise de parole de Victoire Amogho Matope sonne comme une mise en garde. En dénonçant sans détour la banalisation de la tricherie, la candidate PDG appelle à replacer la morale et l’éthique au cœur de la vie publique.
Pour elle, l’exercice du pouvoir n’est pas un privilège, mais une responsabilité sacrée, et la victoire politique n’a de valeur que lorsqu’elle est le fruit du mérite et de la probité. « Gouverner sans légitimité, c’est gouverner sous le poids de la honte », confie un membre de son équipe de campagne, saluant la franchise de celle qui refuse la compromission et la duplicité.
Une voix dissonante au sein d’un parti en quête de redéfinition
Issue du PDG historique, Victoire Amogho Matope incarne une génération de militantes qui aspirent à redonner sens à la politique au sein même d’un parti longtemps perçu comme symbole d’hégémonie.
Sa déclaration, d’apparence morale, prend des allures d’acte de résistance interne face à un système électoral dévoyé. Dans le Haut-Ogooué, fief traditionnel du pouvoir, ce discours sonne comme un appel à la responsabilité collective, mais aussi à la fin d’une culture de la victoire à tout prix.
Une exigence de vérité pour refonder la confiance
Au-delà de sa portée politique, la sortie de Victoire Amogho Matope réaffirme la primauté de la conscience sur le calcul partisan. En liant la légitimité politique à la bénédiction morale, elle inscrit son propos dans une dimension quasi spirituelle : aucun pouvoir ne peut durer sans justice, et aucune victoire ne peut unir sans vérité.
Dans un pays encore meurtri par des décennies de méfiance institutionnelle, cette parole forte, venue d’une élue PDG, dépasse les clivages. Elle rappelle que la démocratie n’est pas une compétition de ruses, mais un engagement de loyauté envers le peuple. Et, pour reprendre ses propres mots, « la Nation gabonaise mérite mieux » – mieux que la fraude, mieux que le cynisme, mieux que la résignation.
GMT TV