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UA–UE : un nouveau pacte financier en préparation, quel rôle pour le Gabon ?

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À la veille du 7ᵉ Sommet Union africaine–Union européenne prévu à Luanda, la Fondation Afrique-Europe a dévoilé son rapport 2025 The State of Africa-Europe – Financing Our Future. Un document stratégique qui appelle à repenser la coopération financière entre les deux continents autour du co-investissement. Pour le Gabon, engagé dans une transition institutionnelle et économique majeure, cette feuille de route pourrait redéfinir sa place dans le partenariat Afrique–Europe.

Publié le 18 novembre depuis Addis-Abeba et Bruxelles, le rapport — élaboré avec l’AUDA-NEPAD et plus de 50 institutions africaines et européennes — met en lumière l’urgence d’un changement profond dans les relations financières UA-UE. Avec 1,8 milliard de citoyens et près de 30 % des États de l’ONU, l’Afrique et l’Europe disposent d’un poids géopolitique considérable, mais encore insuffisamment valorisé dans les mécanismes actuels de coopération.

Une coopération financière à repenser !

La Fondation Afrique-Europe invite ainsi les deux continents à sortir de la logique d’assistance ponctuelle au profit d’un modèle basé sur le leadership partagé, l’investissement productif et les résultats mesurables. Une orientation qui fait écho aux ambitions affichées par les autorités gabonaises, qui cherchent à attirer des capitaux mieux structurés et à moderniser leur gouvernance budgétaire.Une opportunité pour appuyer la transformation économique du Gabon.

Le rapport souligne que l’Afrique perd chaque année 90 milliards de dollars en flux financiers illicites, tandis que ses secteurs stratégiques restent largement sous-financés. Une situation d’autant plus préoccupante que les fonds souverains et les fonds de pension africains regroupent à eux seuls 330 milliards de dollars, soit la plus grande réserve de capital mobilisable sur le continent.

Pour le Gabon, qui mise sur la transition énergétique, la valorisation durable de ses ressources naturelles et l’industrialisation locale, cette feuille de route offre un cadre clair pour renforcer l’attractivité économique du pays. Le rapport cite notamment la production vaccinale, l’énergie verte et l’économie bleue comme leviers prioritaires du futur partenariat UA-UE, trois domaines où Libreville dispose d’avantages comparatifs.

Vers une place plus stratégique du Gabon dans le partenariat UA-UE ?

À l’heure où le pays s’engage dans la Vᵉ République, le rapport de l’AEF apparaît comme une opportunité de repositionnement diplomatique et économique. La Fondation appelle à la création d’un mécanisme permanent de suivi UA-UE pour transformer les engagements en actions concrètes.

Pour le Gabon, ce tournant pourrait marquer l’entrée dans une coopération fondée non plus sur l’aide, mais sur l’investissement et la création de valeur partagée. Une dynamique qui renforcerait sa voix à Luanda et, plus largement, dans les futurs grands partenariats continentaux.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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