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Travail des enfants : le Gabon à l’épreuve des conventions ratifiées

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Désireux de s’arrimer à la donne internationale, le Gabon peine néanmoins à mettre en musique les recommandations onusiennes sur la condition des enfants soumis au travail. Et ce, alors que l’ordonnancement juridique gabonais feint d’ignorer cette réalité dévastatrice. 

Si les autorités publiques s’évertuent à faire le plaidoyer de la lutte pour les droits des femmes, il n’en demeure pas que ceux des enfants demeurent bafoués au nez et la barbe des autorités compétentes. En effet, l’inflation législative pour parvenir à l’éradication des violences faites à la gent féminine, qui fait du Gabon, le leader en Afrique en matière de promotion et de défense des droits des femmes, aurait peut-être dû s’étendre à leur progéniture. 

Vide juridique sur le travail des enfants

Si la maltraitance et la torture sont assimilables à des sévices pour l’enfant à bas âges, il n’est expressément pas prévu de sanctions pour le travail des enfants. L’information judiciaire ouverte pour défendre leurs droits reposerait sur des interprétations. Pourtant, la loi pénale est stricte. La définition d’une infraction aussi grave ne saurait donc se fonder sur une déduction.

En l’état, au Gabon, dénoncer le travail des enfants suppose d’emblée rappeler que l’âge légal pour travailler est fixé à 16 ans. Seulement, aucune disposition ne s’attaque aux conditions de travail. Car avoir 16 ans ne garantit pas un cadre apaisé à l’employé. Et ce, dans un pays où une frange de la population est au chômage. Les jeunes sont de facto des substituts de leurs parents. 

Les 3 clés pour lutter contre le travail des enfants

Selon l’organisation des nations unies (ONU) l’éradication du travail des enfants nécessite une approche systémique et des politiques efficaces. Lesquelles consistent à renforcer les systèmes de protection sociale. Aussi, optimiser le système éducatif. Mais également veiller à ce que les enfants en âge de travailler puissent jouir d’opportunités de travail décent.

« Les mesures pour y remédier comprennent l’établissement et la mise en œuvre d’un cadre juridique solide fondé sur les normes internationales du travail et le dialogue social, l’accès universel à une éducation de qualité et à la protection sociale », est-il indiqué dans son communiqué daté du 12 juin 2023. Le Gabon a pourtant ratifié la convention n° 138 de l’OIT sur l’âge minimum. Laquelle est associée à la ratification universelle de la convention n° 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants en 2020.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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