Transport aérien : le Gabon, pays le plus cher d’Afrique pour les taxes de départ international

L’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) vient de publier son rapport 2024 sur les taxes et frais appliqués aux passagers aériens. Sans surprise, le Gabon se hisse en tête des pays les plus chers du continent, avec un niveau de taxation record estimé à 297,7 USD par passager au départ d’un vol international.
Des coûts largement supérieurs à la moyenne continentale. Selon le document, le Gabon devance la Sierra Leone (294 USD) et le Nigeria (180 USD). D’autres pays comme Djibouti (168,7 USD), le Niger (130,7 USD), le Bénin (123,4 USD) et le Ghana (111,5 USD) figurent aussi parmi les dix plus chers.
À l’inverse, la Libye (1,3 USD), le Malawi (5 USD), le Lesotho (5,7 USD) et l’Algérie (9,8 USD) font partie des destinations les plus abordables pour les passagers. L’Afrique du Sud, pourtant l’un des hubs aériens majeurs du continent, applique seulement 28,5 USD de taxes.
Un régime fiscal qui pèse sur la compétitivité
L’industrie aéronautique dispose d’un régime fiscal particulier : au-delà des taxes d’État, de nombreuses redevances et frais sont directement intégrés aux billets pour financer les services fournis aux passagers. En Afrique, 19 pays appliquent aujourd’hui des taxes supérieures à la moyenne continentale, et 14 dépassent la barre des 100 USD, contre 13 en 2022.
La tendance est donc à la hausse. En 2024, 26 pays imposent 50 USD ou plus par passager, ce qui traduit une pression croissante sur le coût du transport aérien.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale en tête des régions les plus chères
En moyenne régionale, l’Afrique de l’Ouest affiche les niveaux les plus élevés avec 109,5 USD par passager, contre 96,5 USD en 2022. L’Afrique centrale suit avec 106,6 USD, soit une hausse de 10 USD par rapport à l’année précédente. À titre comparatif, l’Afrique de l’Est affiche une moyenne de 63,3 USD, tandis que l’Afrique australe reste la zone la plus accessible avec 34,5 USD par passager.
Un défi pour l’attractivité du transport aérien. Ces coûts élevés posent la question de la compétitivité du ciel africain et de l’accessibilité du transport aérien pour les passagers. Dans le cas du Gabon, ces taxes record constituent un frein majeur à l’ouverture du pays et à l’attractivité de ses aéroports, dans un contexte où le gouvernement affiche pourtant l’ambition de moderniser ses infrastructures et de dynamiser le tourisme.
GMT TV