Transport aérien : Afrijet/FLYGABON appelle à l’ouverture en urgence d’une concertation sur le financement du secteur

Alors que le prix des billets d’avion au Gabon s’envole sous l’effet d’une pression fiscale jugée excessive, la compagnie Afrijet/FLYGABON appelle à un dialogue national structuré sur le financement du transport aérien. Dans un communiqué publié le 27 mai 2025, l’opérateur plaide pour une concertation urgente et transparente, visant à repenser la fiscalité aérienne et à relancer la compétitivité du secteur.
Dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat et à l’approche des grandes vacances, la hausse de 133 % de la taxe de sûreté « WZ », décidée le 30 avril sans concertation préalable, fait figure d’étincelle de trop. Déplorant un manque total de dialogue entre les autorités et les acteurs du secteur, Afrijet/FLYGABON réclame « une véritable réflexion sur la mesure de l’efficacité de la fiscalité, l’utilisation transparente des fonds prélevés sur les billets et les efforts de rationalisation que chaque entité publique est en droit d’attendre d’elle-même ».
Une inflation fiscale qui étouffe la compétitivité du ciel gabonais
Depuis deux ans, les compagnies opérant sur le marché gabonais voient s’empiler les taxes : la taxe de sécurité « N7 » au profit de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), la taxe d’infrastructure « R4 » pour la nouvelle aérogare de Libreville, et désormais, une surtaxe de sûreté « WZ » qui fait bondir la part fiscale des billets à un niveau jamais atteint. Cette accumulation de prélèvements, sans réel impact visible sur les infrastructures ou le service aux usagers, menace la viabilité du secteur et la mobilité des populations.
« Ce que nous vivons, c’est une inflation réglementaire qui frappe directement les passagers, tout en affaiblissant l’image des compagnies. Nous ne pouvons plus être le maillon passif d’un dispositif fiscal opaque », souligne Afrijet/FLYGABON dans son communiqué.
Une main tendue pour repenser le financement de l’aviation
Refusant de céder à la polémique, la compagnie nationale propose une sortie par le haut. Elle appelle « l’ensemble des parties prenantes – pouvoirs publics, agences de régulation, acteurs privés – à une concertation nationale ». L’objectif affiché est clair : évaluer objectivement l’efficacité de chaque taxe, justifier l’usage des ressources et concevoir un modèle soutenable de financement du transport aérien.
Dans l’immédiat, Afrijet/FLYGABON a décidé de suspendre temporairement la répercussion de la taxe WZ sur ses propres ventes, jusqu’au 1er octobre 2025. Un geste symbolique et risqué sur le plan financier, mais que la compagnie assume « dans l’intérêt ultime des passagers ».
À l’heure où l’aviation devrait être un levier d’intégration nationale et régionale, l’appel d’Afrijet/FLYGABON marque un tournant : celui d’un secteur qui refuse d’être le simple guichet de perceptions fiscales sans stratégie cohérente.La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics.
GMT TV