Tchibanga: le gouverneur interdit abusivement une marche de soutien à Pierre Alain Mounguengui
Le gouverneur de la province de la Nyanga, Nicole Nouhando, a, dans un communiqué paru ce lundi 25 avril 2022, interdit le « Collectif des parents, amis et connaissances de Pierre Alain Mounguengui » d’organiser la marche de soutien prévue pour le président de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT). Une décision incongrue que l’autorité a justifiée par le fait que « l’intéressé était auditionné dans les locaux du B2 à Libreville et non à Tchibanga ».
Le droit de manifester est un droit fondamental reconnu et protégé par la loi. Bien que n’apparaissant pas de façon distincte dans la Constitution, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie du préambule du Bloc de Constitutionnalité en consacre le principe: « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Il ressort de cette lecture que le droit de manifester se rattache au droit d’expression collective des idées et des opinions.
Cela dit, son application en République Gabonaise semble se heurter à l’habile politique de ses dirigeants, lesquels récusent systématiquement toute manifestation publique au mépris d’une réglementation existante et suffisamment édifiante sur la tenue et la matérialisation de celle-ci. Le dernier fait en date est l’interdiction faite par le gouverneur de la province de la Nyanga au Collectif des parents, amis et connaissances de Pierre Alain Mounguengui. Nicole Nouhando leur a opposé une fin de non-recevoir au motif que l’intéressé était auditionné dans les locaux du B2 à Libreville et non à Tchibanga.
Aux termes de l’article 6 la Loi n°0001/2017 du 3 août 2017 relative aux réunions publiques «…toute réunion publique est précédée d’une déclaration adressée, selon le cas au gouverneur, au préfet, au sous préfet, au maire de la localité où la réunion doit avoir lieu ». Or pour le gouverneur de la Nyanga, cette marche ne saurait être autorisée. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les justifications fallacieuses et insidieuses de Nicole Nouhando sont une entorse à l’expression de la démocratie pluraliste et à la consécration de l’Etat de droit. A cet effet, il ne serait pas impertinent de conclure que le procédé dilatoire sur lequel s’est fondée le Nicole Nouhando pour rejeter la demande des requérants est révélateur d’une méconnaissance accrue des textes de lois dont la violation d’un droit fondamental doctement consacré n’en est que la résultante.