Tchad : Mahamat Idriss Deby salue le « départ définitif et complet » de l’armée française
Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby, a officiellement salué ce vendredi le « départ définitif et complet » de l’armée française du Tchad, lors d’une cérémonie solennelle organisée à N’Djamena, rapporte l’Agence France presse (AFP). Ce retrait marque la fin de plus d’un siècle de présence militaire française dans le pays, depuis l’arrivée des troupes coloniales en 1900, et s’inscrit dans une dynamique plus large de désengagement militaire de la France en Afrique.
Une rupture stratégique dans la coopération militaire franco-tchadienne. Dans une déclaration forte, Mahamat Idriss Deby a tenu à préciser que ce retrait ne signifiait pas une rupture des relations avec la France, mais « la fin de la dimension militaire de cette coopération ». Après des mois de tensions, ce retrait marque une réorientation de la politique de défense du Tchad, qui, selon Mahamat Idriss Deby, doit désormais compter sur ses propres forces et nouer de « nouvelles alliances basées sur le respect mutuel ».
« Nous devons construire une armée encore plus forte, mieux équipée et forger de nouvelles alliances sans perdre de vue les exigences de l’indépendance et de la souveraineté », a-t-il affirmé devant un parterre d’officiers tchadiens et de diplomates étrangers.
Une opération de retrait de l’armée Française accélérée
Dès jeudi, une cérémonie militaire à huis clos avait officialisé la rétrocession de la base de Kossei, dernier bastion de l’armée française au Sahel. La France, qui avait compté jusqu’à 5 000 soldats dans la région dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane, achève ainsi son retrait du Sahel après les départs du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
L’état-major français a précisé que les équipements militaires et les derniers effectifs ont été transférés en France, seuls restent des conteneurs logistiques qui seront acheminés par voie terrestre et maritime. Le dernier avion militaire français a décollé jeudi à 15h50 de la base de Kossei, selon les autorités tchadiennes.
Une dynamique de rupture avec la France en Afrique
Le Tchad était le dernier pays du Sahel à accueillir un contingent militaire français, après l’expulsion des troupes françaises du Mali, du Niger, du Burkina Faso et de la Centrafrique. Désormais, le Sénégal envisage également le départ des soldats français d’ici fin 2025, tandis que Paris réduit sa présence en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Toutefois, la base stratégique de Djibouti, qui accueille 1 500 militaires français, restera active et pourrait devenir un point de projection majeur pour la France en Afrique.
GMT TV