Tchad : certains produits importés de la CEMAC bientôt taxés à hauteur de 5 %
Le Tchad s’apprête à introduire une mesure fiscale aux accents protectionnistes dans le cadre de sa loi de finances 2026. Les autorités tchadiennes prévoient en effet d’appliquer une taxe de 5 % sur certains produits importés en provenance des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cette décision intervient dans un contexte où les échanges commerciaux intracommunautaires demeurent relativement faibles, malgré les ambitions affichées d’intégration économique régionale.
Les produits concernés par cette nouvelle imposition sont principalement des denrées de consommation courante, notamment les œufs, les bananes et le blé entre autres. En ciblant ces filières, le gouvernement tchadien entend protéger les producteurs nationaux et stimuler la production locale. Cette mesure s’inscrit dans un ensemble plus large de réformes fiscales annoncées dans la loi de finances 2026, qui prévoit également des dispositifs incitatifs en faveur du mobile money ainsi qu’une baisse de l’impôt sur les sociétés afin d’attirer les investissements, notamment dans les zones économiques spéciales.
Un ajustement fiscal aux implications régionales sensibles
Cette décision marque toutefois un changement d’orientation par rapport aux politiques récentes du pays. Jusqu’à la fin de l’année 2025, le Tchad avait exonéré certaines de ces mêmes denrées afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et de contenir la hausse des prix. Le retour à une taxation, même modérée, traduit la volonté des autorités de réajuster leur politique budgétaire dans un contexte de pression sur les finances publiques et de nécessité de soutenir les filières locales.
Sur le plan régional, cette taxe de 5 % pourrait soulever des interrogations quant à sa compatibilité avec les principes de libre circulation des marchandises au sein de la CEMAC. La mesure pourrait raviver les débats sur l’efficacité de l’intégration économique dans la sous-région. Pour le gouvernement de Mahamat Idriss Déby, il s’agit avant tout de rééquilibrer les flux commerciaux et la fiscalité nationale, quitte à assumer une approche plus protectrice dans un environnement économique régional encore fragile.









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