Suspension des partis : une proposition difficilement applicable selon Thérence Gnembou
La recommandation issue du rapport final du Dialogue national inclusif sur la suspension des partis politiques continue de faire débat au sein de la classe politique gabonaise. Dernières réactions en date, celle du président du Parti du Réveil Citoyen (PRC) Thérence Gnembou Moutsona qui, dans une tribune datée de ce lundi 06 mai 2024, a relevé le mur sur lequel se heurterait l’application de cette mesure contraire seulement aux principes démocratiques.
En effet, la classe politique gabonaise n’en démord pas face aux recommandations sur la suspension des partis politiques, mais aussi celle portant l’inéligibilité des hauts cadres du Parti démocratique gabonais (PDG). Si pour la Coalition pour la nouvelle République ces mesures portent en elles les germes d’une volonté de museler les partis, pour le leader du PRC leur applicabilité pourrait être problématique notamment sur le plan légal.
La suspension des partis, une violation du principe démocratique
Si dans sa tribune, Thérence Gnembou Moutsona dit comprendre la volonté des commissaires du Dialogue national inclusif de solder le passé peu reluisant dont le PDG aura été le principal artisan, il a souligné que les propositions concernant « l’introduction de nouvelles conditions d’éligibilité plus restrictives, l’inéligibilité des cadres du PDG ou le projet de suspension des partis seraient problématiques ».
Et pour cause, le président du PRC relève que les deux dernières posent un problème de cadre législatif, car « elles ne relèvent pas de la Constitution, mais ne peuvent pas davantage faire l’objet d’une loi, la Justice ne pouvant prononcer de peines qu’individuelles et non collectives ». Pis, pour l’ensemble de ces recommandations, elles sont purement défensives et punitives et contraires au principe d’unité nationale et à la renaissance démocratique auxquels aspire le Gabon.
Face à l’imbroglio qui pourrait découler de la mise en œuvre de ces recommandations, Thérence Gnembou Moutsona a souligné que la seule sanction envisageable serait de laisser les partis et les responsables politiques se plier au verdict des urnes, ce, conformément au principe démocratique.