Surpression de bureaux de vote : quand le CGE porte atteinte à la constitution
Droit inaliénable universellement reconnu à tout individu, le vote ne semble n’être qu’une option pour le Centre Gabonais des élections (CGE) qui aurait décidé d’en priver une frange de la population. En effet, selon plusieurs représentations du Gabon à l’étranger, l’organe présidé par Michel Stéphane Bonda n’aura retenu que 14 bureaux de vote dans la diaspora.
Le droit de vote, cet outil démocratique qui permet à tout citoyen d’exprimer leur volonté à l’occasion d’un scrutin peine 63 ans après à être considéré à sa juste valeur. Les institutions censées garantir leur mise en branle pratiquent de manière délibérée l’art de découdre la loi fondamentale. La constitution consacre cette liberté d’expression lors des élections.
Le CGE pris en flagrant délit de violation du droit de vote
À la lecture de l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948, repris par la Constitution gabonaise, dispose que « toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis ». Un droit qui emporte d’emblée le principal de traitement égalitaire.
Or, en décidant d’annuler les bureaux de vote dans des pays qui concentre des communautés gabonaises, le Centre gabonais des élections s’arroge le droit d’ôter autrui de son droit. Une atteinte grave tant la loi fondamentale énonce en son article 2 que notre pays est démocratique. Ainsi donc, nul ne saurait soustraire au peuple sa souveraineté à décider de son destin.
Un deux poids deux mesures dans la diaspora
En analysant ces décisions qui concourent bien plus à instaurer le flou dans ce processus électoral engagé, il va de soi que le CGE n’a cure de l’engagement pris par le ministre d’État, ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha. Lequel avait lancé une opération de révision du fichier électoral qui avait abouti à l’enrôlement de 16 093 Gabonais hors des frontières.
Pourtant ces Gabonais, qui ne sauraient être de seconde zone, ne devraient pas tous participer au choix de leur Chef de l’État. Selon le CGE seuls les compatriotes vivant à Cotonou, Yaoundé, Brazzaville, Malabo, Rabat, Dakar, Lomé, Washington, New York, Pékin, Beyrouth, Paris, Bordeaux et Londres sont autorisés à voter. Les autres concitoyens sont condamnés à retirer leurs cartes sans voter.