SOS Éducation : une suspension des cours au suivi contrasté à Libreville
Réunis en assemblée générale le 17 décembre 2025, les enseignants du syndicat SOS Éducation ont décidé de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre. Si le mouvement entend dénoncer la dégradation des conditions de travail et le manque de réponses des autorités, son application sur le terrain apparaît contrastée dans plusieurs établissements de la capitale, selon L’Union du vendredi 19 décembre 2025.
Le malaise persiste dans le secteur éducatif gabonais. À l’issue d’une assemblée générale tenue le mercredi 17 décembre à l’école publique Martine-Oulabou, les enseignants affiliés au syndicat SOS Éducation ont acté la suspension des cours sur l’ensemble de leurs lieux d’affectation. Une décision motivée, selon eux, par l’absence de réponses satisfaisantes au préavis de grève déposé le 8 décembre 2025 sur la table du gouvernement.
D’après L’Union du vendredi 19 décembre 2025, les enseignants estiment avoir atteint « le seuil de tolérance », dénonçant une profession qu’ils jugent « clochardisée depuis des années ». Le syndicat affirme que son action n’est ni dirigée contre le pouvoir en place ni instrumentalisée par des intérêts extérieurs, mais vise avant tout à attirer l’attention sur des problèmes structurels persistants.
Des revendications centrées sur la dignité et les conditions de travail
Au cœur des revendications figurent la restauration de la dignité de l’enseignant, la régularisation de situations financières jugées précaires et la gestion des effectifs pléthoriques dans les établissements. « Nous sommes avec le pouvoir, mais nous lui posons les problèmes fondamentaux », expliquent les responsables syndicaux, cités par le quotidien national.
Pour SOS Éducation, la suspension des cours se veut un signal fort adressé aux autorités, afin d’ouvrir un dialogue susceptible de déboucher sur des solutions durables et concrètes, à la hauteur des attentes de la communauté éducative.
Une grève inégalement suivie dans les établissements
Sur le terrain, l’impact du mot d’ordre apparaît toutefois mitigé. Toujours selon L’Union, au lycée Nelson-Mandela, en fin de matinée, plusieurs élèves étaient présents dans la cour à des heures normalement consacrées aux cours. Des sources administratives, ayant requis l’anonymat, évoquent une situation « contrastée », avec des enseignants absents dans certains cas, mais des activités pédagogiques se poursuivant ailleurs.
Au lycée national Léon-Mba, certains élèves auraient été informés d’un départ anticipé en congés, tandis que d’autres continuaient à effectuer leurs devoirs, illustrant le caractère partiellement suivi du mouvement. Une réalité qui interroge sur la capacité du syndicat à mobiliser durablement l’ensemble du corps enseignant.
Une trêve scolaire sous haute attente
Pour de nombreux observateurs, cette période de suspension pourrait constituer une opportunité pour les autorités et les partenaires sociaux de renouer le dialogue et tenter de résorber un malaise devenu récurrent dans le système éducatif gabonais. Car au-delà du degré de suivi du mot d’ordre, la crise met en lumière des dysfonctionnements profonds qui continuent de fragiliser l’école publique.
Reste à savoir si cette trêve scolaire sera mise à profit pour apporter des réponses concrètes aux préoccupations des enseignants ou si elle marquera, une fois de plus, un épisode supplémentaire dans une série de tensions non résolues entre l’administration et le monde éducatif.









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