Sénégal : le gouvernement opposé à toute restructuration de la dette publique par le FMI
Le gouvernement sénégalais a réaffirmé son refus catégorique de toute restructuration de la dette publique proposée par le Fonds monétaire international (FMI). Le 8 novembre à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré qu’un tel mécanisme serait perçu comme une « humiliation » et équivaudrait, selon lui, à reconnaître une faillite du pays. Malgré l’inquiétude exprimée par le FMI au terme de sa récente mission, notamment face à un niveau d’endettement estimé à 132 % du PIB en 2024, conséquence de l’existence de plus de 11 milliards de dollars de dette cachée, l’exécutif sénégalais assure pouvoir honorer l’ensemble de ses engagements financiers.
Sonko a insisté sur le fait que le Sénégal ne sollicitera ni effacement ni rééchelonnement, privilégiant une gestion autonome fondée sur ses ressources internes. Le gouvernement entend ainsi financer à hauteur de 90 % ses investissements publics, en dépit d’une situation budgétaire tendue. La loi de finances 2026 prévoit d’ailleurs une hausse de 31 % des recettes fiscales, signe d’une volonté affichée de consolider les marges de l’État tout en affirmant son indépendance vis-à-vis des institutions internationales.
Une question de souveraineté pour le sénégal
Depuis la mi-octobre, Dakar et le FMI avaient entamé des négociations en vue d’un nouveau programme d’assistance. Mais aucun accord n’a été trouvé, principalement en raison de l’opposition ferme du chef du gouvernement à toute restructuration. De son côté, le chef de mission du FMI s’est voulu rassurant dans une interview accordée à l’AFP et cité par le journal L’Express, saluant une « économie résiliente » et précisant que le Sénégal ne se trouve pas en situation de défaut de paiement, malgré ses fragilités.
L’exécutif actuel rappelle régulièrement qu’à son arrivée en 2024, le président Bassirou Diomaye Faye avait révélé une dette cachée de plus de 4 250 milliards de FCFA laissée par le régime précédent. Cette découverte avait entraîné la suspension de 1,8 milliard de dollars de crédits du FMI, aggravant une crise budgétaire déjà latente. Dans ce contexte, le Sénégal, désormais classé comme le deuxième pays le plus endetté d’Afrique subsaharienne selon Bloomberg, tente de concilier souveraineté financière et nécessité de restaurer la confiance des bailleurs.








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