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Sénégal : 155 écoles supérieures privées non habilitées par l’État !

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Au Sénégal, un scandale éducatif secoue le secteur de l’enseignement supérieur privé. En effet, selon les autorités publiques compétentes en l’occurrence le ministre de l’Éducation supérieure, de la Recherche et de l’Innovation, Dr. Abdourahmane Diouf, sur les 298 établissements privés recensés, pas moins de 155 opèrent sans aucune habilitation officielle de l’État. Ces institutions, souvent attractives par leurs promesses de formations de qualité, délivrent des diplômes non reconnus.

Des étudiants, issus de familles modestes au Sénégal ou originaires de pays voisins comme la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Gabon, investissent des sommes importantes en frais de scolarité pour leurs formations. Ces derniers suivent des cursus parfois bien structurés, mais découvrent trop tard que leurs parchemins sont inexploitables. « Certains ne s’en rendent compte qu’au moment de postuler à un emploi, d’effectuer un stage ou de demander l’homologation de leur diplôme dans leur pays d’origine », explique un chargé de communication de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Anaq-Sup).

Le Sénégal une terre de formation mais…

À l’heure où les nouvelles autorités gabonaises en l’occurrence le Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema voit le Sénégal comme le palliatif idoine pour les étudiants gabonais, il est plus qu’urgent de passer au crible les établissements d’accueil. Car ils sont des centaines à rouler dans la farine des étudiants éblouis par les publicités via les médias sociaux. Au Sénégal, le système Licence-Master-Doctorat (LMD) impose que tout établissement doit obtenir une accréditation officielle. « Nous recevons plusieurs plaintes d’étudiants. Il ne suffit pas d’un nom prestigieux pour une école ; il faut se renseigner. Beaucoup se fient au bouche-à-oreille sans vérification », souligne le responsable de l’Anaq-Sup. 

L’autorité compétente publie régulièrement une liste mise à jour des établissements accrédités sur son site officiel. Les parents et futurs étudiants sont invités à la consulter systématiquement avant toute inscription. Ces écoles non habilitées profitent d’une régulation laxiste, mais les autorités promettent un durcissement. Lors de la présentation de l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur, Dr. Diouf a insisté sur la gravité de la situation. « Sur 298 universités privées, une majorité respecte les normes, mais 155 n’ont aucune habilitation. Nous leur donnons une dernière chance de se régulariser », a-t-il déclaré. 

Ce phénomène révèlent les sacrifices vains de familles entières qui se privent souvent pour offrir à un des leurs des meilleures chances de réussite. Des parents, souvent issus de milieux modestes, économisent pendant des années pour offrir un avenir à leurs enfants, seulement pour voir leurs rêves brisés par des diplômes fantômes. Consciente du lourd tribut payé par les parents, l’Anaq-Sup appelle à une vigilance accrue : « Vérifiez toujours la reconnaissance d’une école avant d’y investir temps et argent. ». Le Sénégal, en pleine transformation éducative, doit agir vite pour préserver la valeur de l’enseignement supérieur.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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