SEEG : faible pluviométrie, démographie galopante, fuites, fraudes, les raisons des pénuries d’eau

Depuis plusieurs semaines, les habitants du Grand Libreville endurent une crise de l’eau potable sans précédent. Dans un entretien accordé le 27 octobre 2025 au quotidien L’Union, l’Administrateur directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), Steeve Saurel Legnongo, a dressé un état des lieux complet de la situation. Il en ressort que la capitale gabonaise subit à la fois les effets du climat, de la démographie et du vieillissement des infrastructures.

Selon le patron de la SEEG, « la région de Ntoum traverse un épisode prolongé d’étiage », conséquence directe de « la baisse du niveau des rivières, notamment la Nzémé, due au manque de pluies entre juillet et octobre ». Ce déficit hydrique réduit les capacités de production dans les usines de traitement, déjà soumises à une forte pression. À cela s’ajoute une urbanisation rapide et une population en constante augmentation, qui sollicitent un réseau devenu insuffisant. « Les investissements nécessaires pour adapter les infrastructures à cette évolution n’ont pas progressé au même rythme », a-t-il reconnu.

Un plan d’action pour restaurer la continuité du service

Au-delà des causes naturelles, Steeve Saurel Legnongo évoque d’autres facteurs aggravants. « Des pertes importantes d’eau sont causées par des fuites, l’usure des installations et des actes de fraude », explique-t-il. Face à ce constat, la SEEG a lancé « un plan d’action fondé sur l’anticipation, l’adaptation et la résilience ». Ce dispositif repose, selon l’ADG, sur une meilleure surveillance des points de captage à travers « un renforcement du dispositif de veille hydrologique » ainsi qu’une « optimisation des systèmes de pompage et de traitement selon la disponibilité de la ressource ».

L’entreprise mise également sur une stratégie de long terme pour prévenir de nouvelles crises. « Notre plan d’action intègre un volet d’investissement sur le moyen et long terme », souligne son administrateur. Il s’agit notamment de diversifier les sources d’approvisionnement, d’augmenter les capacités de stockage et d’améliorer l’efficacité du réseau. Dans ce cadre, la SEEG a conclu un partenariat stratégique avec la société française SUEZ, signé le 7 avril 2025, pour la modernisation du service public de l’eau. Une initiative qui s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, de restaurer durablement les services essentiels à la population gabonaise.