Sécurité privée : le ministère de l’Intérieur lance une vaste opération de contrôle et de régularisation
En prélude à l’entrée en vigueur d’un nouveau cadre juridique encadrant les activités de sécurité privée, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation engage une opération nationale d’identification et de régularisation des sociétés du secteur. Les entreprises concernées ont jusqu’au 31 décembre 2025 pour se conformer aux exigences légales.Le gouvernement entend remettre de l’ordre dans le secteur sensible de la sécurité privée.
Dans un communiqué publié le 16 décembre 2025, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation a annoncé le lancement d’une opération de contrôle et de régularisation des sociétés exerçant ou souhaitant exercer des activités de sécurité privée sur le territoire national.Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’entrée prochaine en vigueur d’un nouveau dispositif juridique destiné à encadrer plus strictement un secteur stratégique, souvent pointé du doigt pour son opacité, la prolifération d’acteurs non agréés et les risques sécuritaires qui en découlent.
Une phase d’identification obligatoire du 17 au 31 décembre
Le ministère invite l’ensemble des sociétés concernées à se faire identifier auprès de ses services du 17 au 31 décembre 2025. Les démarches devront être effectuées à la Direction générale de l’Administration du territoire (DGAT), située au 3ᵉ étage, porte 308, au sein du ministère de l’Intérieur.
Cette phase constitue un préalable indispensable à la poursuite ou à l’obtention de l’autorisation d’exercer. Elle vise à assainir le secteur en s’assurant que seules les entreprises répondant aux critères légaux, financiers et techniques soient autorisées à opérer.
Des exigences renforcées pour les opérateurs
Les sociétés devront se présenter munies d’un dossier complet comprenant notamment une demande d’autorisation adressée au ministre de l’Intérieur, une pièce d’identité légalisée du gérant, un extrait de casier judiciaire récent, ainsi que des justificatifs attestant de la nationalité gabonaise ou du caractère gabonais de la société.
Le ministère exige également des preuves de la capacité financière et technique à exercer des activités de sécurité privée, un certificat de résidence de cinq ans minimum, la liste détaillée du personnel, des équipements et des armes utilisées ou envisagées, ainsi que, pour les entreprises déjà en activité, les autorisations antérieures à renouveler.
Vers un encadrement plus strict d’un secteur sensible
À travers cette opération, les autorités affichent leur volonté de professionnaliser un secteur longtemps marqué par l’improvisation et les dérives. La sécurité privée, en interaction directe avec les populations, les entreprises et parfois les institutions publiques, constitue un maillon critique de l’architecture sécuritaire nationale.En instaurant des règles plus strictes, l’État entend renforcer la traçabilité des acteurs, prévenir les abus et garantir que l’usage des équipements de sécurité, notamment des armes, se fasse dans un cadre légal maîtrisé.
Cette campagne de régularisation marque ainsi une étape importante dans la réforme du secteur de la sécurité privée, en droite ligne avec les orientations de la Transition visant à restaurer l’autorité de l’État, renforcer la sécurité intérieure et consolider l’État de droit.









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