Législatives à Moabi : l’UDB battu à plate couture malgré l’implication de Moundounga

C’est une véritable débâcle politique pour le candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), Carl Mihindou Mi-Nzamba, à l’issue du second tour des législatives partielles dans le premier siège du département de la Dougny, à Moabi. Ce scrutin, organisé le dimanche 2 novembre 2025, a confirmé la victoire éclatante de l’indépendant Elie Wilfried Boulingui, qui a recueilli 56,86 % des voix contre 43,14 % pour son adversaire. Malgré le soutien massif de la machine politique de l’UDB, conduite par le conseiller stratégique du président fondateur et vice-président de la République, Séraphin Moundounga, le parti n’a pas réussi à inverser la tendance.

Plus de 2 000 électeurs se sont déplacés pour ce scrutin, dont la première édition avait été annulée en raison d’irrégularités constatées le 27 septembre dernier. Le taux de participation, en légère hausse (45,00% contre 43,86%), traduit un regain d’intérêt pour la compétition politique à Moabi. Ce second tour a surtout mis en lumière la capacité de mobilisation de Wilfried Boulingui, qui a su capitaliser sur la confiance des populations locales. En revanche, la défaite du candidat de l’UDB affaiblit considérablement la position politique de Séraphin Moundounga dans son fief politique.

Moundounga minoritaire à Moabi

La déclaration du vice-président Moundounga, après le scrutin du 27 septembre, selon laquelle les élections s’étaient “globalement bien déroulées”, avait suscité un vif mécontentement, y compris dans la Dougny. Le triomphe de Wilfried Boulingui apparaît ainsi comme une réponse populaire, voire une revanche démocratique, des électeurs de Moabi. Cette victoire consolide son image de candidat de proximité, en phase avec les préoccupations locales.

Pour Séraphin Moundounga, cette nouvelle défaite vient confirmer une tendance inquiétante. Déjà battu lors des élections locales du 18 octobre dernier, où l’UDB n’avait obtenu que 6 conseillers contre 9 pour l’indépendant Boulingui, il apparaît désormais clairement minoritaire à Moabi. Quant au Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps dominant dans la région, il subit également un recul historique, symbolisant une recomposition profonde du paysage politique local.