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Révolution des casseroles: deux morts dans les échauffourées du jeudi 18 février 2021

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Les faits se sont déroulés dans la nuit du jeudi 18 février 2021 au quartier Pk6 dans le 6ème arrondissement de Libreville. Selon l’une des familles rencontrée ce vendredi 19 février 2021, Gildas Iloko, l’une des victimes, a été abattu à hauteur de l’immeuble Beyrouth alors qu’il tenait en mains une casserole et une louche. L’autre aurait été fusillé au Pk7, il s’agit de l’étudiant au département de géographie de l’Université Omar Bongo (UOB), Djinky Emmane M’vono.

Suite aux multiples signalements faits par les internautes à propos de personnes qui auraient été abattues pour avoir manifesté, Gabon Media Time a entrepris de s’enquérir de la situation. Pour ce faire, un journaliste s’est rendu dans les quartiers où les heurts ont éclaté hier soir. Au Pk6, la famille du regretté Gildas Iloko encore sous le choc, a préféré ne pas s’exprimer à visages découverts sur les événements de la veille.

Toutefois, elle a relaté les faits comme ils se seraient passés. Assis dans un hangar, les membres de la famille ont tour à tour révélé que leur fils et frère « ne faisait que se déplacer avec sa casserole et une louche ». C’est dans le flot des événements qu’un véhicule se serait subitement rapproché des populations. Si certains ont pris leurs jambes à leur cou, le regretté Gildas Iloko, ne se sentant coupable d’aucune faute, a décidé de retourner vers son domicile sans faire de mouvements brusques.

Une attitude pleine de sagesse qui aurait malheureusement donné l’opportunité à un des passagers des véhicules aux gyrophares et au pick-up blanc perceptibles sur les différentes vidéos qui ont fait le tour de la toile « de sortir une arme à feu et tirer vers l’individu », relatent sa famille. Dans la foulée, un des passagers aurait tiré à deux reprises sur Gildas Iloko qui s’est écroulé sur le coup, poursuit un de ses proches. La balle a perforé son bras et n’est pas ressortie. Les riverains ont attendu que les véhicules et ses passagers quittent les lieux pour venir au secours de leur voisin. « Il avait des larmes aux yeux. Ça prouve qu’il a souffert avant de partir. Iloko n’était pas un bandit. Il n’avait que la marmite et une louche comme nous autres », a déploré un de ses amis d’enfance.

Au Pk 7, où nous nous sommes ensuite rendus, nous n’avons pas pu rencontrer la famille de la seconde victime. Mais selon des informations recueillies sur place, il s’agirait de Djinky Emmane M’vono, étudiant inscrit au département géographie à l’Université Omar Bongo (UOB). La vidéo qui met en exergue la souffrance de sa mère en larmes, a, elle aussi, fait le tour des réseaux sociaux Facebook et WhatsApp. 

De nos recherches du PK 8 au PK 11 rien ne nous a été révélé sur une prétendue troisième victime. Aucune famille n’a voulu s’exprimer à ce propos. Une chose est d’ores et déjà sûre, la famille de Gildas Iloko entend saisir les autorités compétentes pour élucider les contours de la perte de leur fils. 

Si pour l’heure aucune communication officielle n’est venue édifier l’opinion sur le déroulement de ces évènements malheureux, lors de sa conférence de presse de ce vendredi 19 février 2021, le ministre de la Santé le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong a implicitement reconnu le drame survenu le jeudi soir. « Nous regrettons les évènements malheureux qui se sont produits hier soir et nous tenons à présenter nos condoléances aux familles éprouvées », a-t-il déclaré dès l’entame de son propos.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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