Reporters sans frontières: Rodrigue Mboumba Bissawou va-t-il améliorer le classement du Gabon?
Promu le lundi 9 janvier 2023 en qualité de ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou ne devrait pas tarder à se mettre au travail. Au chapitre des défis que celui qu’on présente comme « un travailleur zélé de l’ombre» devra relever, l’amélioration de la note du Gabon en matière de libertés de la presse consignée dans le classement de Reporters sans frontières (RSF).
Dans le classement 2022 de Reporters sans frontières, le Gabon sous la houlette de Pascal Houangni Ambourouet et Germain Ngoyo Moussavou, respectivement Ministre de la Communication et Président de la Haute autorité de la communication (HAC), a considérablement amélioré sa note au classement des pays libres. Un travail de longue haleine qui a permis à notre pays de gagner 12 places.
Passé de la 117ème à la 105ème place sur 180 pays, le Gabon ne saurait s’arrêter en si bon chemin vers l’affirmation effective de la nation État de droit. Car malgré ce bond significatif en une année, RSF soutient que la clé de voûte demeure le dialogue et la pédagogie en lieu et place « des sanctions zélées de l’organe de régulation ». Il revient dès lors au nouveau patron du secteur de mettre le pied à l’étrier pour maintenir cet élan.
Pis, en tant que communicant diplômé et aguerri, Rodrigue Mboumba Bissawou a, durant sa gestion de la communication gouvernementale, pu constater l’omerta imposée autour des questions qui touchent pourtant à la vie des populations. Une incongruité qu’il convient d’éradiquer car ne dit-on pas que le journaliste est l’historien du présent ? Le gouvernement devrait dès lors jouer au jeu de la démocratie.
Cela passe inéluctablement par une liberté d’expression encadrée par le Code de la communication et la déontologie des professionnels des médias qui ne peuvent pas exercer avec une épée de Damoclès sur la tête. Ainsi, le ministère de la communication devrait les accompagner pour parvenir à un écosystème sain et professionnel. À ce propos, le Directeur général de l’Agence gabonaise de presse (AGP) s’est fait porte-voix devant le chef de l’État du message de ses pairs.
« Les préoccupations restent toujours : la formation, le renforcement des capacités et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels », a martelé Sébastien Ntoutoume. À cela se greffe la réévaluation de la subvention annuelle censée soutenir les organes de presse et les éloigner de la corruption qui est inhérente à la précarité des acteurs du secteur. Du Palais présidentiel à la primature, Rodrigue Mboumba Bissawou incarne désormais l’espoir de toute une corporation.