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Régies financières: la FECOREFI s’insurge contre le mutisme du gouvernement

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Pour un coup d’essai, cela s’est révélé un coup de maître. Les membres fondateurs de la Fédération des Collecteurs des Régies financières (FECOREFI) avaient vu juste en créant cette puissante fédération regroupant essentiellement ceux qui vont chercher l’argent pour renflouer la caisse de l’Etat, entre autre la Douane, les Impôts, les Hydrocarbures et le Trésor.

Depuis juillet 2020, ils ont le mot juste et l’approche pragmatique marque des leaders foncièrement attaché à la dignité humaine, au bien collectif et à la vie.

Passées au révélateur du temps, les grèves à répétition dans les Régies financières ont mis au grand jour les desseins inavoués de certains leaders syndicaux. Les revendications et les attentes légitimes des agents et les convictions d’un mieux-être pour tous n’ont pas pesé bien lourd sur la balance de leurs ambitions personnelles.

La lutte syndicale qui doit garantir les acquis sociaux et les droits des agents est avant tout la lutte pour une juste répartition des richesses. Cet idéal de mieux-être est inscrit dans notre ADN et celui de bien vivre nous est garanti par notre Constitution. 

Rien, absolument rien ne peut expliquer que l’on passe une éternité à rechercher des solutions pérennes à la crise qui plombe le bon fonctionnement des mamelles de l’Etat. Rien ne peut justifier le silence et l’indifférence affiché par les plus hautes autorités quant à cette inquiétante situation qui, si on n’y prend garde, conduirait notre économie au fond du précipice qu’elle ne l’est déjà.

La Fédération des Collecteurs des Régies Financières l’a dit lors de son dernier point de presse du mardi 19 octobre 2021, « personne ne gagnerait à voir notre pays être paralysé ». Toutes les préconisations en vue de ramener l’accalmie et la sérénité au sein des Régies Financières se sont révélé infructueuses à croire que certaines sont dénudées de sincérité.

Dans leur mémoire en réplique, la FECOREFI propose au Gouvernement une alternative qui mérite une sérieuse réflexion. Elle propose le retour aux fondamentaux dans les Régies Financières avec une autonomisation des Administrations collectrices et une contractualisation des objectifs budgétaires qui leurs sont assignés. Durant plusieurs décennies dans notre pays cette formule a toujours fonctionné correctement, car la motivation y était et les agents étaient mobilisés pour la collecte des deniers publics.

La remise en question de ce mode de gestion conjuguée aux appétits des carriéristes a conduit à la mise en place des pots communs avec pour conséquences désastreuses, n’ayons pas peur des mots, la chute vertigineuse de la collecte des recettes budgétaires due notamment aux grèves intempestives qui, elles, résultats de la démotivation et de la démobilisation des agents. 

C’est conscient des ambitions de ces prévaricateurs des fonds publics que la FECOREFI a proposé une deuxième option à leur alternative, l’augmentation de l’appui budgétaire annuel alloué à l’enveloppe des primes qui est de 15 milliards FCFA actuellement. Cet appui budgétaire est largement insuffisant au regard du contexte économique que traverse notre pays, le Gabon. 

En effet, la forte crise économique que connait notre pays depuis des années, appuyée par des mesures drastiques de lutte contre la pandémie de la COVID-19, raréfie les ressources propres de l’Etat et par conséquent, la quote-part de ces ressources affectées à l’enveloppe des primes se liquéfie brutalement au point de ne pouvoir couvrir la part exceptionnelle nécessaire pour une juste récompense de l’effort des agents.

Avec une telle alternative, Madame Rose Christiane OSSOUKA et son Gouvernement ne prétexteront pas n’avoir aucune matière à discussion avec les partenaires sociaux qui ont démontré, par leur démarche constructive, qu’ils étaient avant tout, non seulement les porteurs des revendications légitimes des agents et les défenseurs des droits acquis, mais aussi et surtout qu’ils sont au service de l’Etat.

Mais hélas ! Le Gouvernement semble ne pas se sentir concerné par ce problème des Régies financières, comme l’en témoigne le silence à la limite méprisant qu’il affiche.

Le Ministre de l’Economie et de la Relance, par ailleurs Présidente du Comité de Coordination est aux abonnés absents. N’en parlons même pas du Ministre du Pétrole. Mieux, le Ministre du Budget et des Comptes Publics, maître des entourloupes, s’ingénie à vouloir refiler la patate chaude à sa collègue de l’Economie. 

En recevant le vendredi 22 octobre 2021 les syndicalistes réunis à l’esplanade de son ministère, le Ministre du Budget et des Comptes Publics n’a fait aucun mystère de sa volonté de se soustraire de cette situation chaotique dont il est en réalité à l’origine. En écoutant le compte-rendu du 1er Vice-Président de la COSYREFAA, Carlos Roberto OTOUNGA, l’on se rend bien compte du cynisme du Ministre du Budget qui est allé jusqu’à réfuter toute implication dans le paiement des 36%. Il a, de manière flagrante, violé la charte de confidentialité du comité technique en divulguant le Procès-verbal de la réunion du 5 octobre 2021 pour justifier qu’il n’était pas signataire.

Posons-nous la question, qui est l’ordonnateur de la dépense ? Est-ce le Ministre de l’Economie, Présidente du comité technique ou lui en sa qualité de Ministre du Budget ? Quelles étaient ses intentions en divulguant ce procès-verbal ? Pourquoi manœuvre-t-il pour que les Collecteurs entrent en grève générale ?  

Mais que dit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ? Doit-on comprendre qu’elle n’a rien à cirer de cette situation ? Pourquoi tant de mépris ? 

Si les Collecteurs décident d’entrer en grève générale illimitée, comme le laisse entrevoir certaines indiscrétions, va-t-on leur intenter un procès alors que ces derniers ont démontré leur sens élevé de la patrie ? Bien qu’ayant reçu 36% de leur prime de septembre 2021, ils ont avec dignité et honneur travaillé pour assurer à notre pays les ressources nécessaires. Méritent-ils ce mépris en retour ?

Bureau Fédéral de la FECOREFI

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