Régies financières: la Fecorefi parée pour un durcissement de ton
C’est à l’occasion d’un point de presse tenu le vendredi 12 novembre dernier que la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a une fois de plus démontré l’inconsidération du Gouvernement vis-à-vis de son cahier de charges. En effet, Sylvain Ombindha Talheywa III, secrétaire général dudit syndicat, a annoncé le dépôt d’un préavis de grève pour exiger le paiement intégral de la Prime à la performance budgétaire (PPB) et la régularisation des situations administratives pendantes de certains agents en lieu et place des recrutements au noir qui s’effectuent.
Les jours se suivent et se ressemblent pour les collecteurs d’impôts. En effet, après avoir tiré la sonnette d’alarme sur le traitement désobligeant dont sont l’objet, ces derniers ont tenu à monter au créneau pour dénoncer le mépris du gouvernement en tête duquel Rose Christiane Ossouka Raponda qui visiblement feint d’ignorer les multiples interpellations des partenaires sociaux. « Notre saisine du 18 octobre 2021 comportant notre proposition alternative de sortie de crise adressé à Madame le Premier Ministre, Chef du Gouvernement est demeurée jusqu’à ce jour sans suite », a déploré Sylvain Ombindha Talheywa III.
Par ailleurs, le secrétaire général de la Fédération des collecteurs des régies financières s’est indigné du paiement de seulement 36% de la prime qui leur est due. Une atteinte manifeste aux textes en vigueur. En effet, l’article 8 du décret n°00429/PR/PM du 24 décembre 2020 dispose que « lorsque les objectifs budgétaires prescrits sont atteints, la Prime à la Performance Budgétaire est payée pour son montant intégral ». Or, les collecteurs des régies financières auraient bien atteint leurs objectifs budgétaires prescrits pour le compte du mois d’octobre 2021.
La Fecorefi précise que la Direction générale des Impôts et celle des Douanes et des Droits Indirects ont atteint 100% de recettes escomptées. Il en est de même pour la Direction générale des Hydrocarbures qui « a réalisé plus de 106% ». Alors comment comprendre que l’État peine à mettre en application les textes alors même qu’il ne s’agit guère d’un montant à constituer mais plutôt à simplement déduire des recettes engrangées. Ladite plateforme syndicale n’a pas manqué de pointer du doigt les recrutements tous azimuts opérés alors même que les situations administratives de leurs collègues restent pendantes.
« La Fecorefi tire la sonnette d’alarme sur les recrutements à tout va dans nos administrations au mépris des hautes instructions du Président de la République, réitère avec force et vigueur que les situations pendantes doivent trouver un épilogue heureux et satisfaisant aussi rapidement qu’ils intègrent les leurs. Car, il n’y a pas un Gabon des uns et un Gabon des autres », a déclaré son secrétaire général. Rappelant la protection que leur conferre le principe légal de la liberté syndicale et de l’exercice du droit de grève, Sylvain Ombindha Talheywa III a annoncé le dépôt du préavis de grève courant sous huitaine. Mais également la saisine des « juridictions compétentes aux fins de résolutions du litige administratif que nous imposent ces décrets », a-t-il conclu.