Radiation des enseignants: la coalition Sena-Conasysed menace d’ester en justice Mouguiama-Daouda
C’est par le biais d’une déclaration faite devant la presse nationale et internationale, ce mardi 7 décembre 2021 que la coalition Sena-Conasysed s’est dite indignée par l’attitude arbitraire du gouvernement via son ministre de l’Education nationale qui semble méconnaître les textes en vigueur en République gabonaise. En réaction, Fridolin Mve Messa, porte-parole de ladite coalition, a brandi la menace d’ester en justice le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda.
Loin d’avoir été altérés par les menaces de sanction annoncées par William Johnson Awandjo conseiller technique du ministre de l’Education nationale, les enseignants syndiqués ciblés par lesdites mesures disciplinaires n’ont pas tardé à rétorquer. En effet, réunie devant la presse nationale et internationale, la coalition Sena-Conasysed s’est dite étonnée par la « méconnaissance des textes » de la part de leur tutelle en l’occurrence le statut général de la Fonction publique.
Lequel ne classifie pas la grève comme « des fautes pour manquements aux obligations professionnelles ». Tout au contraire, Fridolin Mve Messa, porte-parole de ladite coalition a rappelé que la cessation d’activités concertée portant sur la rémunération ne saurait entraîner une privation de salaires. D’ailleurs, l’article 71 du statut général de la Fonction publique dispose que « sans préjudice des prestations familiales ou suppléments pour charges de famille, les journées de grève ne sont pas rémunérées sauf lorsque la grève résulte du non-paiement de la rémunération due ».
Or, l’un des motifs primordiaux de cette levée de boucliers c’est la régularisation des situations administratives et financières des enseignants. De ce fait, les sanctions disciplinaires ne sauraient être portées sur les enseignants syndiqués. Cela s’apparenterait juridiquement à une double peine pour les plaignants qu’ils sont. Dans le même ordre d’idées, le syndicaliste n’a pas manqué de préciser que la mise sous bons de caisse litige, est déjà « illégale » car non prévue par les textes.
À cet effet, les membres desdites plateformes syndicales se réservent le droit d’ester en justice « leurs bourreaux » que sont le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda et son secrétaire général Théodore Koumba, qui feraient un usage abusif de l’autorité dont ils jouissent. Autant dire que la guerre larvée a pris tout son sens. Les syndicalistes ont d’ores et déjà annoncé la couleur « aux menaces, nous répondrons par les menaces ». Seul bémol, les apprenants pourraient être les seuls à payer le lourd tribut dans ce bras de fer dont l’issue nécessite désormais l’arbitrage du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, puisque le dialogue semble avoir été rompu avec la globetrotteuse Rose Christiane Ossouka Raponda et son ministre de l’Education nationale.