Rachat d’Assala : le forcing de Maurel & Prom pour finaliser le deal
En dépit de la préemption annoncée par l’Etat gabonais en novembre dernier concernant le rachat des actifs d’Assala Gabon, l’opérateur Maurel & Prom continue ses tractations en coulisse. Conscient des difficultés qu’aurait l’Etat à conclure ce deal, le troisième opérateur du pays, qui s’était déjà entendu avec la société américaine de capital-investissement Carlyle en août 2023 sur une offre de 730 millions de dollars, continue de s’activer.
Soutenu par Perusahaan Pertambangan Minyak dan Gas Bumi Negara (Pertamina), société pétrolière d’État de l’Indonésie, selon les informations des analystes de Standard & Poor’s, Maurel & Prom continue de s’activer pour mettre la main sur les actifs d’Assala. Deuxième opérateur du pays, ex-Shell et sous pavillon américain depuis 2017, l’opérateur a été placé sur le marché par sa maison mère.
Si Maurel & Prom tenait la corde jusqu’au mois d’août 2023, le coup d’Etat du 30 août avait finalement rebattu les cartes, amenant l’Etat gabonais à activer son droit de préemption. Loin d’être « mauvaise » comme l’a d’ailleurs confirmé le président de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk, cette préemption se heurte toutefois à la réalité financière puisque « les engagements financiers nécessaires ne sont pas disponibles pour le moment ».
Le forcing de Maurel & Prom
Face à cette situation, l’opérateur spécialisé dans l’exploration et la production d’hydrocarbures coté à la bourse de Paris, continue de jouer des coudes pour finalement reprendre la main sur ce dossier. Lui qui était prêt à céder à l’Etat, une partie du butin serait d’ailleurs selon certaines sources bien introduites, en train de revoir son offre initiale faite à l’Etat gabonais, qui de son côté a fait appel à plusieurs sociétés de négoce pétrolier.
Considérant par ailleurs que « l’acquisition potentielle des actifs pétroliers d’Assala exercera une pression supplémentaire sur les dépenses publiques » comme l’ont également confirmé les analystes de Fitch Ratings, M & P voit donc tout ce déroulement d’un bon œil. A l’inverse de l’Etat gabonais qui fait face à une course contre la montre dans cette transaction évaluée à 1,3 milliard de dollars, le groupe Français est donc à l’affût dans ce dossier de plus en plus problématique.