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Quotas d’embauche des étrangers : quels mécanismes de contrôle avec un déficit de personnel ?

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Annoncée à l’issue du Conseil des ministres du mardi 25 juin dernier, la mise en œuvre de la mesure fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère dans les entreprises pourrait se heurter à une exigence de contrôle qui ne semble pas être remplie par les pouvoirs publics. Et pour cause, lors de son passage à l’émission les Grands dossiers sur Gabon 1ère le dimanche 26 mai 2024, le ministre du Travail et de la Lutte contre le chômage, Adrien Nguema Mba avait révélé que son département ne disposait pas de moyens humains suffisants pour assurer le contrôle sur le terrain. 

En effet, l’annonce de l’adoption du projet de décret fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère dans les entreprises avait suscité un fort espoir auprès des populations confrontées depuis des années à un chômage devenu de plus en plus endémique. Selon les termes du communiqué final du Conseil des ministres, la prise de ce texte avait pour objectif, « d’accorder la priorité d’embauche aux nationaux, valoriser la main d’œuvre gabonaise et restreindre le recours à la main d’œuvre étrangère à des postes de responsabilité ».

La mesure sur les quotas des étrangers, une initiative vouée à l’échec ?

Si cette mesure partait de la volonté du gouvernement de solutionner la problématique du chômage et assurait le respect de la législation au sein des entreprises, sa mise en œuvre sera confrontée indubitablement à la problématique du manque de moyens dont ferait face le ministère du Travail. « Il n’y a pas assez de personnels pour effectuer les contrôles. Avec 62 inspecteurs centraux et adjoints pour tout le Gabon, comment voulez-vous qu’on puisse aller sur le terrain tous les jours ? C’est pour cela que nous attendons la répartition des postes budgétaires », avait confié Adrien Nguema sur les antennes de Gabon 1ère.

Des propos du ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, qui mettent clairement à nu les réalités de l’administration publique et qui justifient tous les abus qui sont dénoncés dans les entreprises par le personnel. Par déduction donc, la concrétisation de cette mesure pourrait passer à la trappe et laissera les entreprises les mains libres pour violer allègrement les dispositions légales en matière de travail. 

D’ailleurs, il faut ajouter à cette difficulté celle liée au manque de moyens roulants qui ne faciliterait pas le déploiement des inspecteurs du travail sur le terrain, sans compter les suspicions de concussion et de corruption dont ces derniers seraient passés maîtres le tout au détriment des travailleurs. Un constat accablant qui devrait donc interpeller le gouvernement et particulièrement le ministre du Travail et de la Lutte contre le chômage, Adrien Nguema Mba sur la nécessité de se pencher plus rigoureusement sur cette problématique afin d’apporter une réponse claire aux attentes des travailleurs et plus des demandeurs d’emploi.   

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019.Rédacteur en chef

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