Quitus de la Cour des comptes : Bilie-By-Nze dénonce «un simulacre de démocratie»

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi 30 juillet 2025, l’ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle du 12 avril dernier, Alain-Claude Bilie-By-Nze, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation flagrante du processus électoral. En ligne de mire : le communiqué du ministère de l’Intérieur statuant sur la question des quitus de campagne, et dont il conteste la légalité et la finalité politique.
« Ce n’est pas la loi qu’on applique, c’est le pouvoir qu’on étire jusqu’à l’abus », a-t-il martelé. S’exprimant à travers une déclaration officielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze a fustigé la démarche du ministère de l’Intérieur, qui, dans un communiqué en date du 29 juillet 2025, prétendait interpréter l’article 77 du Code électoral pour restreindre l’éligibilité des candidats à venir. Pour l’ancien chef du gouvernement, désormais président du parti Ensemble pour le Gabon, cette posture relève d’un « grave précédent institutionnel ».
« Aucune autorité administrative ne peut se substituer à la Cour des comptes ni à la Cour constitutionnelle », rappelle-t-il avec insistance, soulignant que seul un jugement définitif peut statuer sur l’éligibilité d’un citoyen. Et de s’interroger : « Pourquoi cette précipitation ? Pourquoi devancer les juges ? À moins que le verdict ne soit déjà rédigé ailleurs, dans l’ombre, loin du droit et de la transparence ».
Une charge politique contre « la ruse administrative »
Au-delà du fond juridique, Alain-Claude Bilie-By-Nze dénonce une dérive politique inquiétante. Pour lui, cette tentative administrative de statuer sur des candidatures n’a rien d’anodin : elle viserait à écarter certains adversaires politiques du prochain scrutin du 27 septembre sans passer par les urnes. « Ce n’est pas cela, la République », tonne-t-il, appelant à la vigilance face à ce qu’il qualifie de « simulacre de démocratie ».
« Le Gabon mérite mieux », insiste-t-il, appelant au respect du suffrage universel et à la préservation d’institutions crédibles et impartiales. Pour celui qui revendique encore son attachement profond à la République, « cette démarche, inacceptable, trahit une volonté politique : disqualifier non par les urnes, mais par la ruse administrative ».
Une contestation ouverte de la méthode CNOCER
Alors que le ministère de l’Intérieur, présidé par Hermann Immongault, cumule également la direction de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections (CNOCER), cette sortie d’Alain-Claude Bilie-By-Nze ouvre un nouveau front politique. En s’opposant publiquement à cette interprétation administrative du Code électoral, l’ancien Premier ministre s’érige en défenseur de la légalité républicaine et du jeu démocratique.
Un positionnement qui pourrait rallier d’autres anciens candidats du 12 avril, eux aussi concernés par l’exigence de quitus, et qui redoutent une élimination bureaucratique. « Je resterai debout, et avec moi, tous ceux qui croient encore en une République juste, équitable et digne », conclut-il, dans ce qui sonne comme un appel à la mobilisation citoyenne.
À deux mois des élections législatives et locales, le climat politique s’électrise. Et avec lui, les interrogations se multiplient sur l’intégrité et la transparence du processus en cours.
GMT TV