Protection de la presse : 220 journalistes tués à Gaza depuis octobre 2023 !

Dans un conflit qui ne cesse de faire couler le sang, la liberté de la presse subit un assaut sans précédent. D’ailleurs, selon Reporters Sans Frontières (RSF), 220 journalistes ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de la guerre contre le Hamas. Ce bilan tragique, qualifié de « massacre » par l’organisation internationale de défense de la presse, fait de ce conflit le plus meurtrier pour les professionnels des médias depuis la Seconde Guerre mondiale.
Selon Reporters Sans Frontières (RSF), la majorité de ces morts ont été causées par des bombardements et des frappes aériennes israéliennes, souvent qualifiés de « ciblés » par l’armée, mais qui frappent indifféremment civils et reporters sur le terrain. Aussi, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, alerte sur une « nouvelle norme mortelle » imposée par Israël, où les journalistes palestiniens paient le prix fort pour informer le monde. Parmi les victimes les plus récentes figurent six reporters tués le 10 août 2025 lors d’une frappe contre le correspondant d’Al Jazeera, Anas al-Sharif, dans la ville de Gaza.
Des morts en cascade, la presse en chair à canon ?
Il n’y a pas longtemps, soit le 25 août, cinq autres journalistes ont péri dans deux attaques consécutives sur le complexe médical al-Nasser, dont certains étaient en train de couvrir les opérations de secours. Ces incidents ne sont que la pointe de l’iceberg. Selon l’organisation internationale, ce sont au moins 56 de ces journalistes tués qui l’ont été intentionnellement ou en exerçant leur métier. D’autres organisations corroborent ces chiffres alarmants. L’Al Jazeera, dont plusieurs de ses journalistes figurent parmi les victimes, rapporte plus de 270 médias et travailleurs de la presse tués au total, la plupart sous les bombes israéliennes.
À ce propos, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) évoque quant à elle plus de 217 Palestiniens des médias abattus depuis octobre 2023, dans un « massacre qui se poursuit ». Même le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), plus conservateur dans ses estimations, confirme 192 morts, soulignant un pattern de ciblage systématique. Cette hécatombe ne serait pas pas un accident à croire les organisations internationales dédiées à la question. En effet, RSF et l’ONG Avaaz ont lancé une opération médiatique mondiale le 1er septembre dernier, impliquant plus de 250 rédactions. Le but étant de dénoncer ces assassinats et exiger une protection urgente des reporters.
Si rien n’est fait, il ne restera bientôt plus personne pour vous informer », martèlent les deux organisations. Dans la même veine, l’ONU et des experts en droits humains ont qualifié ces actes de « choc pour le monde ». Non sans manquer d’appeler à une enquête internationale. Face à cette offensive contre la vérité, la communauté internationale reste muette. De son côté, Israël continue de nier de cibler les journalistes. Cependant les preuves s’accumulent. Qu’il s’agisse des frappes sur des bureaux de presse, comme ceux d’Al Jazeera à Gaza en 2024.
Que dire de la censure accrue sur les réseaux sociaux via des brouillards de signal déployés dans la région par les autorités israéliennes. Pourtant, disons-le nous, la perte de ces voix palestiniennes prive le monde d’un récit authentique du drame humanitaire à Gaza, où plus de 40 000 civils ont péri. Ne manquons pas d’ le marteler afin que les destinataires l’entendent. « Protéger la presse, c’est protéger la démocratie. Sans reporters intègres, le silence règnera ». Il est enfin temps que les gouvernements et l’ONU agissent pour stopper cette guerre contre l’information. Nous y reviendrons !
GMT TV