Protection de la Forêt du Bassin du Congo : le Gabon peut allier préservation et croissance
L’un des temps forts de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Gabon a été sa participation, aux côtés du président Brice Clotaire Oligui Nguema, à une table ronde consacrée aux initiatives de protection des forêts du Bassin du Congo. La rencontre, organisée le 24 novembre, a réuni plusieurs membres du gouvernement, des organisations internationales et des acteurs environnementaux, dont Brainforest, représentée par son Secrétaire exécutif, Marc Ona Essangui.
Au cœur des échanges, la recherche d’un modèle capable de concilier préservation de la forêt gabonaise, l’une des plus denses au monde avec plus de 80 % du territoire couvert, et développement économique. Selon Brainforest, l’enjeu est double, maintenir le rôle écologique du Gabon, pays à absorption nette de carbone, tout en consolidant un secteur forestier générateur d’emplois, d’investissements et de retombées locales. Marc Ona Essangui a rappelé que « le Gabon peut faire de son industrie forestière un levier à la fois de protection de l’environnement et de création de richesse », appelant à une gestion plus rigoureuse et plus inclusive des ressources.
Une gestion forestière durable est possible
Les discussions ont particulièrement insisté sur les piliers d’une transition forestière durable : certification obligatoire, surveillance indépendante des concessions, foresterie à impact réduit, mais aussi transformation locale accrue du bois. Depuis l’interdiction de l’exportation de grumes en 2010, le pays mise sur la valeur ajoutée pour multiplier les emplois et renforcer la Zone économique spéciale de Nkok, devenue un pôle de transformation reconnu sur le continent. À cela s’ajoute la place centrale des communautés rurales à travers les forêts communautaires, partage des revenus, projets sociaux financés par les redevances forestières et formation des jeunes aux métiers du bois. Autant d’outils pour faire de la préservation un moteur concret de réduction de la pauvreté.
Enfin, les participants ont souligné l’importance des nouvelles filières. Produits forestiers non ligneux, écotourisme durable, recherche sur les biomatériaux, mais aussi valorisation du carbone, une opportunité majeure pour un pays captant plus de CO₂ qu’il n’en émet. Soutenue par une gouvernance modernisée, fondée sur la transparence et la lutte contre l’illégalité, cette stratégie pourrait positionner le Gabon comme un leader de l’économie forestière durable, démontrant que protection de la nature et croissance peuvent pleinement coexister.








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