Procès de Laccruche Alihanga: le verdict connu ce 4 mai 2021?
C’est donc un énième renvoi qui vient d’être prononcé par Sylvain Arthur Lendira, président du Tribunal de première instance de Libreville. « In limine litis», les avocats ont soulevé des exceptions notamment la convocation des magistrats ayant rendu la décision présumément délictuelle. L’ensemble de ces requêtes a été rejeté. Rendez-vous demain pour le débat de fond.
Censé être fixé sur son sort ce lundi 3 mai 2021 après un renvoi in extremis prononcé le jeudi 29 avril dernier, Brice Laurent Joseph Laccruche Alihanga couramment appelé « BLA » devra encore attendre 24 heures. Une éternité pour sa famille venue en nombre important. Preuve que l’ancien Directeur de cabinet du Président de la République Ali Bongo Ondimba demeure soutenu par ses proches.
A l’ouverture du procès, la défense s’est questionnée sur l’acte jugé « faux » et qui constitue le motif de ce procès en correctionnelle pour « obtention frauduleuse des documents administratifs ». À ce propos, Me Anges Kevin Nzigou s’est appuyé sur le rapport d’enquête établi par la Direction générale des contre-Ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM).
Lequel révèle qu’il n’y a pas intérêt à poursuivre « BLA » tant, les éléments constitutifs de l’infraction susmentionnée ne sont pas réunis. En réaction, André Patrick Roponat, procureur général près le Tribunal de Libreville, a rappelé que seul lui est le maître des poursuites. Pour le magistrat, « le rapport d’enquête du B2 n’est qu’un condensé dont je ne suis pas toujours tenu de suivre », a-t-il indiqué.
Pour sa part, le collège constitué pour la défense de Brice Laurent Joseph Laccruche Alihanga a vu ses sollicitations faites « In limine litis », rejetées par la juridiction de céans. Il s’agit entre autres l’incompétence du tribunal correctionnel, l’incompétence du tribunal en matière de flagrance, l’extinction de l’action publique.
Soutenant sa décision, le président dudit Tribunal a précisé que l’infraction qui aurait été commise par l’accusé est « continue ». Qu’en ce qui concerne la convocation des témoins directs dont Fulgence Ongama, président du tribunal au moment des faits, cette requête ne pourrait aboutir tant la décision « a été rendue au nom de la Justice Gabonaise non pas intuitu personae », a-t-il précisé.
Pour l’accusation, le procès intenté contre Brice Laurent Joseph Laccruche Alihanga repose sur des faits de 2004 lorsqu’il aurait obtenu un certificat de nationalité de manière frauduleuse. Ainsi donc, ce ne serait pas les documents qui sont incriminés mais plutôt des moyens utilisés par le prévenu. Autant dire qu’on semble loin d’être sortis de l’auberge. Les parties sont attendues le mardi 4 mai 2021 à 13 heures pour le débat de fond et éventuellement le verdict.