Procès de la Young Team : les 80 milliards FCFA de campagne 2023 gérés par Sylvia et Nono !

Dans le cadre de l’audience criminelle en cours relative à l’affaire dite de la « Young Team », l’ancien collaborateur du couple présidentiel, Kim Oun, a livré un témoignage détaillé exposant les mécanismes présumés de gestion financière et politique au sein du clan Bongo. Ces révélations, rapportées en direct sur Gabon 24, démontrent une organisation huilée mise en place dans l’optique de siphonner des fonds publics alloués pour la campagne présidentielle de 2023.

Selon le témoignage de Kim Oun, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddine Bongo Valentin auraient exercé un contrôle direct et exclusif sur un budget de campagne présidentielle d’août 2023 évalué à 80 milliards de francs CFA. Ce montant, hors des circuits institutionnels et sans contrôle externe, soulève des soupçons de financement illicite et d’absence de reddition de comptes, potentiellement constitutifs d’un enrichissement illicite au sens de l’article 240 du Code pénal. 

Kim Oun, le témoin gênant du duo Nono-Sylvia !

À la barre, Kim Oun s’est dédouané en assurant que sa mission était strictement limitée à l’assistance personnelle de Sylvia Bongo. Un poste qui démontre qu’il était sans lien hiérarchique avec Noureddine Bongo, bien qu’il ait géré une partie de ses affaires privées postérieurement à la nomination de ce dernier comme Coordinateur général des affaires présidentielles (CGAP). Pour faire clair, le dispositif opérationnel de la campagne reposait sur une répartition des rôles confiée à des proches du clan Bongo.

Alex Bongo et Abdoul Oceni Ossa pour les opérations, Jessye Ella Ekogha pour la communication, Ian Ngoulou et Steve Nzeko Dieko pour la stratégie politique, et Marion Scappaticci en tant que coordinatrice générale, agissant comme intermédiaire entre Sylvia et Noureddine Bongo. Selon ce dernier, les deux absents au procès validaient toutes les décisions majeures. Kim Oun détaille son implication dans la supervision logistique, incluant la commande de 100 véhicules, l’importation de gadgets promotionnels et l’évaluation d’offres d’hélicoptères auprès d’Airbus, sur instruction de l’ex-première dame. 

Toutefois, il insiste sur le fait que les décisions finales relevaient exclusivement de Noureddine Bongo, excluant toute participation aux discussions stratégiques. Selon le récit de la déposition faite par Gabon 24, après l’AVC d’Ali Bongo, Kim Oun organisait les voyages via Jet Magic, exploitant un Boeing 737 VIP (P4-BBJ) propriété familiale, ce qui pourrait s’apparenter à un usage abusif d’actifs publics ou privés. Aussi, un circuit parallèle de transferts aurait été mis en place avec le concours du Trésorier payeur général (TPG). Lequel remettait des liquidités à Kim Oun, qui les acheminait au marché noir avant l’export vers Dubaï où un certain Alain Malek, avocat et intermédiaire, déposait les fonds sur des comptes de Royal Capital ou Noor Capital. Un réseau mafieux digne des gangs New-Jersey !