Procès de la Young Team : Acquittement, réclusion criminelle, tout savoir sur le verdict !

Au terme de 6 jours d’audience, la Cour criminelle spéciale de Libreville, présidée par Maixent Essa Assoumou, a rendu ce mardi 18 novembre 2025 à 6 heures du matin son verdict dans le procès des 10 co-accusés de la « Young Team ». Le jugement de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin ayant été disjoint, la Cour des céans s’est prononcée exclusivement sur les autres mis en cause avec des peines contrastées allant de l’acquittement pur et simple à des condamnations à 15 ans de réclusion criminelle et des confiscations de biens.

La décision a débuté avec l’acquittement total pour Steeve Nzegho Diecko poursuivi pour blanchiment de capitaux. L’ancien Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a également bénéficié de la levée immédiate de sa mesure de résidence surveillée et le dégel de l’ensemble de ses avoirs bancaires. Dans la même veine, Cyriaque Mvourandjami et Gisèle Yolande Mombo ont été condamnés à 26 mois d’emprisonnement et 5 millions de FCFA d’amende. Ces derniers recouvrent immédiatement la liberté, la Cour ayant prononcé la mainlevée des mandats de dépôt décernés en 2023.

La Cour partagée entre clémence et sévérité objective !

Présenté comme une victime des manœuvres de Noureddine Bongo Valentin, Jordan Camuset a tout de même écopé 3 ans de réclusion criminelle entièrement assortis du sursis pour les faits « d’association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux ». L’ancien assistant à Mayena group échappe ainsi à toute incarcération supplémentaire. Pour sa part, Jessye Ella Ekogha a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle dont 7 ans avec sursis pour « recel, blanchiment et association de malfaiteurs ». Une peine légèrement plus amère que celles prononcées contre Gabin Otha Ndoumba et Kim Oun.

Ces derniers, respectivement ancien Directeur général des impôts promu par Ian Ghislain Ngoulou et responsable de la sécurité de Sylvia Bongo Ondimba, écopent de 3 ans de réclusion criminelle dont un avec sursis et 5 ans de réclusion criminelle avec 2 ans de sursis assortis de mandats de dépôt. Des peines plus lourdes ont été infligées à Abdoul Oceni Ossa, Ian Ghislain Ngoulou et Mohamed Ali Saliou. Ces derniers sont condamnés à 15 ans de réclusion criminelle dont 5 ans avec sursis et 10 millions de FCFA d’amende. Les faits graves pour lesquels ils ont été reconnus coupables sont détournement de fonds publics, concussion, corruption active et blanchiment. 

Des réparations du préjudice exemplaires !

Au titre de la réparation du préjudice, l’État gabonais, constitué partie civile, obtient des condamnations solidaires ou individuelles d’un montant total astronomique. Pour le seul Kim Oun doit rembourser jusqu’à 1 milliard FCFA. Pour ce qui est de Mohamed Ali Saliou, ancien Directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo Ondimba, il est exigé le remboursement de 5,2 milliards FCFA. Son frère cadet et grand ami de Noureddine Bongo Valentin, Abdoul Oceni Ossa, le montant de 6,4 milliards FCFA est exigé par l’État gabonais tandis que Ian Ghislain Ngoulou devra rendre la somme de 1,2 milliard FCFA. La Cour criminelle spéciale a, en sus, ordonné la confiscation spéciale d’un patrimoine immobilier et mobilier considérable.

Pour Mohamed Ali Saliou, Abdoul Oceni Ossa et Jessye Ella Ekogha, il a été acté la confiscation des villas de luxe, des mini-cités, des appartements à Dubaï, des terrains au Gabon et au Bénin, des flottes de véhicules haut de gamme. On en dénombre des Mercedes Brabus, des Toyota Land Cruiser V8, des Jeep pour n’en citer que ceux-là. Ainsi que des montres de luxe estimées à 1,4 milliard de FCFA pour Mohamed Ali Saliou seul. Tous les comptes bancaires gelés durant l’instruction, sauf ceux des acquittés ou relaxés, sont définitivement confisqués au profit de l’État. Notons que les condamnés ont « 5 jours francs pour se pourvoir en cassation », faute de quoi ils seront déclarés forclos.