Présidentielle au Cameroun : le 12 c’est le 12

Douze candidats sont en lice pour le scrutin présidentiel de ce dimanche 12 octobre 2025 au Cameroun. Parmi eux, le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, dont 43 passés à la tête du pays, brigue un huitième mandat consécutif. Une candidature qui suscite à la fois fidélité et lassitude au sein de la population, alors que le pays s’apprête à vivre un scrutin très scruté, dans un contexte politique et social tendu. L’opposition, une fois encore, se présente en rangs dispersés, réduisant ses chances de peser face à la toute-puissance du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Ce sont plus de 8 millions d’électeurs qui sont appelés aux urnes, contre 6,5 millions en 2018, témoignant d’un regain d’intérêt politique. Trois régions concentrent à elles seules plus de 50 % du corps électoral. Il s’agit du Centre, du Littoral et du Nord, où la situation sécuritaire reste préoccupante, notamment dans les zones anglophones. Les observateurs nationaux et internationaux annoncent un scrutin sous haute surveillance, entre aspirations démocratiques et craintes de tensions postélectorales.
Paul Biya, grand favori d’un scrutin sans surprise apparente
Face au grand favori Paul Biya, onze personnalités issues de diverses sensibilités politiques peinent à s’unir. Parmi elles, Issa Tchiroma Bakary, 79 ans, ancien ministre de Biya, qui a quitté le gouvernement en juin, et Bello Bouba Maïgari, 78 ans, ancien Premier ministre, désormais soutenu par deux candidats retirés. Ce morcellement de l’opposition renforce les chances du chef de l’État sortant de conserver le pouvoir.
Biya devra toutefois affronter des rivaux déterminés tels que Maurice Kamto, 71 ans, principal challenger de 2018, et Cabral Libii, 45 ans, figure de la jeune génération politique, considéré comme un farouche opposant au régime camerounais. Si le président n’a fait d’apparition publique qu’à partir de mardi, sa campagne éclair n’en demeure pas moins symbolique d’un scrutin verrouillé d’avance. Plusieurs candidats dénoncent déjà de possibles fraudes électorales, tandis que le ministre de la Sécurité a prévenu que toute proclamation anticipée des résultats sera sévèrement sanctionnée. Dans ce climat de méfiance, les électeurs camerounais s’apprêtent à écrire, une fois encore, un chapitre décisif de leur histoire politique.
GMT TV