C’était un secret de polichinelle. Après plusieurs semaines d’attente, les gabonais sont désormais fixés sur l’avenir politique de Brice Clotaire Oligui Nguema. En effet, à la faveur d’un rassemblement politique organisé dans l’enceinte de la mythique Cité de la Démocratie, le tombeur d’Ali Bongo Ondimba s’est enfin déclaré candidat à la présidentielle du 12 avril prochain. Une déclaration de candidature, qui marque un tournant dans ce processus de transition qui tire à sa fin.
Alors qu’il disposait encore de quelques jours pour déclarer sa candidature, Brice Clotaire Oligui Nguema a attendu la date de son anniversaire pour se lancer dans la course. Bravant la pluie, et en présence de nombreux partisans, celui qui a déclaré le week-end écoulé une mise à disponibilité de l’armée entend poursuivre l’œuvre qu’il a entamée le 30 août 2023.
Oligui Nguema capitalise sur son bilan
Il faut dire qu’en se lançant dans la course à la présidentielle maintenant, le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) entend capitaliser sur le statut de bâtisseur qu’il s’est forgé durant ses 18 mois à la tête du pays. En effet, du désenclavement de nombreuses artères de la capitale, à la relance de nombreux chantiers à l’arrêt, en passant par la création d’une compagnie aérienne, ou encore d’une banque de l’entrepreneuriat, sans compter l’initiative « Un gabonais un taxi », le rétablissement des bourses, la création de nouveaux postes budgétaires, le rachat d’Assala et de la SNBG et bien d’autres, Oligui Nguema a su conquérir les coeurs d’une partie de la population, qui souhaite lui accorder un mandat afin de lui donner l’occasion d’achever son oeuvre. « Si en 18 mois nous avons réalisé tout cela, que pouvons-nous faire en 7 ans ? », a lancé Oligui Nguema avant de solliciter le soutien de ses compatriotes « Avec et après mûre réflexion et en réponse à vos nombreux appels, j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 », a-t-il déclaré.
Cependant, côté opposition, le général bâtisseur n’est autre qu’un homme qui n’a pas honoré son engagement de restaurer les institutions et de rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’élections libres, transparentes et crédibles. En effet, pour ses détracteurs, la réforme des institutions s’est transformée en un renforcement des pouvoirs entre les mains de l’exécutif. De plus, les militaires sont accusés d’avoir exacerbé les nominations dites « copains – coquins », et de n’avoir pas suffisamment œuvré à lutter contre le régionalisme. De même, il leur a été reproché d’avoir précipité le calendrier électoral compte tenu, selon l’opposition, de la popularité du général qui commence à s’effriter. C’est donc un Oligui Nguema controversé qui se plie au suffrage des gabonais, avec l’ambition de transformer profondément le pays aussi bien au plan infrastructurel, que politique.
GMT TV