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Présidentielle 2025 : le candidat Bilie-By-Nze dénonce un « coup d’État permanent » du CTRI

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À l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le climat politique au Gabon se tend. L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, aujourd’hui candidat déclaré, a violemment attaqué le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dénonçant une manipulation du processus électoral au profit de Brice Clotaire Oligui Nguema. Pour lui, le chef de la transition orchestre une confiscation du pouvoir sous couvert de légalité, allant jusqu’à parler de « coup d’État permanent ».

Lors d’une récente déclaration publique, Alain-Claude Bilie-By-Nze a pointé du doigt une faille juridique majeure dans le processus de transition. Le 27 février dernier, Brice Oligui Nguema a officiellement demandé sa mise en disponibilité de l’armée, ce qui signifie qu’il n’est plus un militaire actif. Or, le CTRI, composé exclusivement de militaires, était censé diriger la transition. Pour l’ancien Premier ministre, cette situation entraîne une perte de légitimité du pouvoir en place.

« Puisqu’il n’est plus général, qui est maintenant commandant en chef de la Garde républicaine ? Puisqu’il n’est plus militaire actif, qui dirige réellement le CTRI ? Et s’il ne dirige plus le CTRI, à quel titre peut-il encore être président de la transition ? », s’interroge  Alain-Claude Bilie-By-Nze. Selon lui, le Gabon se retrouve dans un flou institutionnel sans précédent, où les règles changent au gré des intérêts du pouvoir en place.

Une transition qui débouche sur une élection verrouillée ?

Au-delà des questions juridiques,  Alain-Claude Bilie-By-Nze accuse la transition de biaiser le processus électoral afin de garantir la victoire du président de la transition. Selon lui, l’absence de réformes en profondeur du système électoral, le contrôle des institutions clés par le CTRI et la mobilisation des ressources étatiques au profit d’Oligui Nguema sont autant d’indicateurs que cette élection ne sera ni libre ni équitable.

« Il a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais nous voyons bien qu’il n’a jamais eu l’intention de le faire. Nous sommes en train de vivre une mascarade électorale orchestrée par ceux qui prétendaient vouloir restaurer la démocratie », a-t-il affirmé.

Un appel à la mobilisation de l’opposition

Face à cette situation, le candidat d’Ensemble pour le Gabon appelle à une réponse ferme de l’opposition. Il exhorte les autres candidats à ne pas cautionner un scrutin qu’il juge tronqué d’avance et appelle le peuple gabonais à défendre la démocratie.

Toutefois, ses critiques suffiront-elles à fragiliser la dynamique de campagne d’Oligui Nguema, dont la popularité demeure importante auprès d’une partie de la population ? Maintenant que les candidats à la présidentielle sont connus, la présidentielle de 2025 s’annonce comme une bataille électorale sous tension, avec une opposition qui tente de faire entendre sa voix face à une machine étatique bien huilée.

Le CTRI réagira-t-il à ces accusations ? Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais candidat, devra-t-il clarifier davantage sa position ? À un mois du scrutin, l’élection présidentielle s’inscrit déjà sous le sceau de la controverse.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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