Présidentielle 2025 : l’abstention, seul adversaire d’Oligui Nguema

A un peu plus d’un mois du premier tour de la présidentielle, les gabonais sont impatients de connaître les personnalités qui devront compétir. Si à cette date le grand favori de la course reste le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui s’est déclaré candidat le lundi 3 mars, difficile à ce stade de lui trouver un adversaire de poids. Seule certitude, l’autre enjeu de cette élection sera le taux de participation.

C’était déjà un facteur clé lors du référendum d’adoption de la nouvelle Constitution qui a eu lieu en novembre 2024. Pourtant, la question de l’abstention pourrait à nouveau s’inviter à la fête à l’occasion de la présidentielle du mois prochain. Une situation source d’inquiétude au ministère de l’Intérieur, où les services multiplient les canaux de communication afin d’inciter les personnes cibles à aller se faire enrôler.

Faire mieux qu’en 2023

A défaut de trouver un adversaire crédible lors de cette élection, au regard notamment de l’offre politique peu fournie, Brice Clotaire Oligui Nguema aura sans doute à cœur de se confronter à l’abstention, avec comme objectif de faire mieux que lors de l’élection présidentielle de 2023. En effet, ce scrutin, qui s’était soldé par un coup d’Etat militaire, a vu la participation de plus de 56% du corps électoral, si l’on en croit les chiffres rendus publics par le Centre gabonais des élections (CGE). Au regard de l’espoir suscité par cette transition, il serait politiquement désastreux pour le pouvoir en place, et plus particulièrement pour le candidat Oligui Nguema, que ce taux de participation ne soit pas dépassé. 

Il faut dire que lors du référendum de 2024 déjà, le général président de la transition avait directement pointé l’abstention comme étant le principal adversaire. Bien que les enjeux soient radicalement différents, le candidat Oligui devra aller chercher les indécis, mais aussi les personnes lésées par sa politique, ou encore tenté de ramener dans son giron la frange de la population qui ne trouve pas son compte dans l’offre qui leur sera en définitive servie. Une bataille qui est loin d’être gagnée, pour celui qui se pose en bâtisseur du Gabon nouveau.