Pr. Emmanuelle Minko : « l’économie capitaliste n’a pas le droit d’exploiter la faiblesses des humains »

Chaque jour de nombreux enfants sont contraints d’aller dans la rue à des fins commerciales. Commissionnés par leurs parents ou embauchés par des réseaux clandestins, ces derniers subissent les affres de la loi de la pénitence. Dans une interview accordée à Gabon Média Time (GMT),le Professeur Emmanuelle Minko, Sociologue au Laboratoire de sociologie (LABSOC), soutient que ce fait relève d’une exploitation abusive des enfants qui sert des intérêts individualistes.
Chaque jour, de nombreux enfants gabonais ou de nationalités étrangères arpentent les rues, chargés de toutes sortes de produits à vendre. Une situation qui empoisonne ces mineurs et en fait des otages d’un système économique qui profite de leur vulnérabilité. Une économie capitaliste qui tend à transformer la faiblesse de ces jeunes, en source de profit.
Une réalité alarmante !
Selon le Pr. Emmanuelle Minko, «les enfants ont toujours travaillé». Seulement, le caractère abusif et pécuniaire de cet acte tord le sens de ce qui semblait anodin autrefois. En effet, « ce dont on se plaint aujourd’hui c’est l’exploitation de l’homme par l’homme pour des bénéfices et profits qui vont au-delà de l’homme qu’on fait travailler » a-t-elle précisé. Une logique des adultes qui bafouent les droits fondamentaux de l’enfant et les normes sociales.
Les conséquences sont donc lourdes. Déscolarisation, exposition aux violences, ou encore stigmatisation, sont les maux derrière cette façon d’agir. La sociologue se veut donc intransigeante. «l’économie capitaliste n’a pas le droit d’exploiter la faiblesse des humains pour des bénéfices qui ne profiteront même pas aux gens qui travaillent », a martelé le Pr. Emmanuelle Minko. De fait, l’urgence de renforcer la justice sociale pour ces mineurs pourrait aider à bâtir un modèle juste.
A une heure où le monde célèbre la journée mondiale contre le travail des enfants, les efforts restent encore à faire. Il faudrait renforcer les mécanismes de solidarité et d’encadrement de ces règles. Qu’ils soient gabonais ou d’autres nationalités, ces enfants nécessitent un accompagnement strict des décideurs. Si les efforts semblent visibles, le chemin lui, est encore long.
GMT TV