Pourquoi le Gabon engendre des fils qui broient leurs propres frères ?
Il y a des pays où l’adversité vient du dehors, portée par des vents hostiles, des puissances étrangères ou des crises mondiales. Et puis il y a le Gabon. Ici, l’ennemi n’a pas besoin de traverser les frontières : il naît chez nous, il parle notre langue, il porte nos noms, il mange à nos tables. Ici, le frère devient le bourreau de son propre frère. Ici, la trahison n’est pas un accident : elle est une industrie nationale.
Le Gabon engendre des fils qui broient leurs propres frères. Et le pire, c’est qu’ils le font avec méthode, avec orgueil, parfois même avec la jubilation du vainqueur éphémère. Ils détruisent, piétinent, calomnient, non pour servir la République, mais pour satisfaire leurs appétits minuscules et leurs ambitions mal cousues. S’ils pouvaient, ils braderaient même la terre de leurs ancêtres pour un strapontin sous les projecteurs.
Ce pays n’est pas malade de la fatalité. Il est blessé de l’intérieur par la petitesse de ceux qui auraient dû le relever. Une élite de circonstance, enflée d’ego, sans colonne vertébrale, qui confond loyauté et servilité, qui confond responsabilité et prédation, qui confond fraternité et opportunisme. Ces fils-là, gavés d’opportunités qu’ils n’ont jamais méritées, passent leurs journées à tirer sur leurs pairs — et leurs nuits à chercher qui flatter pour maintenir l’illusion d’une puissance qui ne repose sur rien.
Le Gabon engendre vraiment des fils qui broient leurs propres frères
Ceux qui broient leurs frères le font parce qu’ils ignorent ce que signifie bâtir. Ils ont grandi dans l’ombre des raccourcis, dans les couloirs où l’on avance non par mérite mais par intrigue. Ils pensent que la réussite se conquiert en marchant sur les autres. Ils oublient que l’histoire finit toujours par recracher les fossoyeurs déguisés en bâtisseurs.
Mais nous voulons dire ceci, avec la force de ce que avons vu, vécu, affronté : un pays ne se construit pas avec des mains qui griffent, mais avec des mains qui relèvent.
Le Gabon ne se sauvera pas avec ceux qui broient leurs frères pour être vus.
Il se sauvera avec ceux qui tiennent debout malgré la tempête, qui refusent la haine comme programme politique, qui choisissent l’honneur plutôt que la comédie, la vérité plutôt que les intrigues d’antichambre.
Nous ne sommes ni dupes, ni naïfs : le Gabon d’aujourd’hui est traversé par des forces hostiles à toute forme d’élévation. Les médiocres se coalisent toujours contre ceux qui essayent. Mais on ne construit pas l’avenir d’un pays en cédant aux bassesses de ceux qui n’ont jamais eu le courage d’être eux-mêmes.
Nous refusons que notre nation le Gabon soit un champ de ruines entretenu par les mains de ses propres enfants.
Nous refusons que la fraternité devienne un mot creux dans un pays où l’on préfère saboter le voisin plutôt que d’améliorer sa propre maison.
Nous refusons que la réussite soit vécue comme une provocation, que le mérite soit traitée comme une insolence, que l’intégrité soit considérée comme une menace.
Le Gabon mérite plus que ceux qui broient leurs propres frères.
Il mérite ceux qui bâtissent véritablement des ponts plutôt que des murs, qui pensent sans tribalisme que l’essor vers la félicité est possible pour tous, qui créent avec le peu qu’ils ont des opportunités pour tous, qui consolident les acquis quel qu’ils soient, sociaux, politiques, démocratiques…
Les fils indignes finiront par s’épuiser dans leur propre vacuité.
Les fils debout, eux, tiendront — et reconstruiront.
Parce qu’un pays ne tombe jamais quand ses meilleurs fils refusent de s’agenouiller.








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