Port-Gentil : quand les contrôles routiers nourrissent plus l’exaspération que la sécurité

À Port-Gentil, capitale économique et chef-lieu de l’Ogooué-Maritime, les contrôles routiers se multiplient sans pour autant enrayer l’insécurité. Loin d’apparaître comme un outil de prévention, ces opérations concentrées sur les artères principales alimentent surtout la colère et la lassitude des automobilistes, qui dénoncent des pratiques jugées abusives et peu respectueuses.

Des contrôles omniprésents mais inefficaces. Du carrefour Léon Mba, au carrefour Banco en passant par Matanda ou Ntchengué, les automobilistes se disent harassés par des contrôles incessants. Mais sur le fond, la logique sécuritaire reste introuvable. « Ces barrages ne ciblent que les usagers réguliers, pendant que la petite délinquance et l’insécurité continuent ailleurs », lâche un chauffeur excédé.

La problématique est d’autant plus préoccupante que ces opérations semblent davantage orientées vers la verbalisation d’infractions mineures au Code de la route que vers la lutte contre les comportements réellement dangereux.

Un ton condescendant et un manque de transparence

Ce qui choque le plus, selon de nombreux témoignages recueillis sur place, c’est la manière. Des policiers souvent sans matricule visible, interpellant sur un ton condescendant, créent un climat de défiance. « On nous parle comme si nous étions des délinquants, alors que nous sommes des pères et mères de famille, des chefs d’entreprise, des salariés », confie un automobiliste.

Une situation qui ternit l’image de la police et dégrade le rapport de confiance avec les citoyens, pourtant indispensable pour renforcer la sécurité routière.

Appel à un sursaut des autorités

Rappelons que les contrôles routiers relèvent avant tout de la police administrative. Ils doivent être menés dans le respect des textes, de la dignité des usagers et avec un objectif clair : assurer la sécurité et non humilier ou extorquer.

Face à cette exaspération grandissante, le gouvernement et les autorités provinciales sont appelés à mieux encadrer ces pratiques, à communiquer et à sensibiliser. La sécurité routière est une mission noble, mais elle ne saurait se réduire à des barrages routiers sans vision, perçus comme une contrainte inutile par des citoyens déjà éprouvés par les difficultés du quotidien.