Port-Gentil : les violences obstétricales, un phénomène dénoncées par les femmes

Phénomène présent dans notre société, les violences obstétricales sont très commises et banalisées. Dans un reportage diffusé le dimanche 25 mai 2025, le site d’information OMI a mis en lumière des femmes dans la ville de Port-Gentil, dans la province de l’Ogooué-Maritime qui ont décidé de briser le silence autour de ces abus qu’elles subissent lors de leur suivi de grossesse ou de leur accouchement à travers des témoignages poignants.
Des accouchements vécus comme des traumatismes, c’est de cette manière que plusieurs femmes à travers le pays décrivent cette expérience. Par la voix des témoignages, elles dénoncent un système médical qui, selon elles, banalise la douleur et le non-respect de leur dignité. C’est le cas d’une compatriote qui se souvient de son accouchement comme d’un moment de souffrance physique mais surtout psychologique. « Je viens témoigner des cas de maltraitance pendant mon accouchement. En 97 quand j’ai eu ma fille, tellement j’ai été traumatisé par la sage femme qui m’avait reçu ce jour que j’ai effacé son prénom de ma mémoire » a t-il confié.
Ce traumatisme a conduit la dame à se dire qu’elle ne devra plus jamais mettre au monde. Car entre les paroles déplacées et les gifles reçues, pour cette dame cette expérience était douloureuse. Et comme elle, plusieurs femmes affirment avoir été maltraitées verbalement, ignorées lorsqu’elles appelaient à l’aide, ou encore examinées sans leur consentement. D’autres rapportent l’usage de gestes brutaux, d’actes médicaux réalisés sans explication, ou même de moqueries pendant leur accouchement.
Quelles sont les violences obstétricales ?
Les violences obstétricales désignent les comportements ou pratiques médicales abusives, dégradantes ou non consenties subies par les femmes pendant la grossesse, l’accouchement ou le post-partum. Cela peut inclure les insultes, les humiliations, les interventions médicales sans consentement à savoir l’épisiotomie, une césarienne non expliquée, ou encore la négligence face à la douleur. Ces violences sont souvent banalisées ou justifiées par l’urgence de la situation, mais elles ont des conséquences durables sur la santé mentale et physique des patientes.
Des témoignages choquants. « la sage femme m’avait giflé au niveau des cuisses, me disant que ce n’est pas elle qui m’avait envoyé écarté. Les cris que je poussais étaient tellement forts que lorsque ma maman avait poussé la porte de la salle d’accouchement, elle a trouvé la sage femme entrain de me giffler », confie l’une des victimes. Pourtant, dénoncer reste difficile. La peur de ne plus être acceptée dans les centres de santé, ou de subir des représailles, empêche beaucoup de femmes de témoigner publiquement.
Un appel à l’action des autorités sanitaires
Face à ces récits, il serait judicieux que les autorités gabonaises agissent pour défendre les droits des femmes notamment en mettant un véritable accent sur la formation du personnel soignant et en lui rappelant d’être à l’écoute et au respect du consentement. De plus, l’Etat doit repenser la question de la mise en place de mécanismes de plainte accessibles et sécurisés pour les patientes.Dans une société où la parole des femmes est encore trop souvent minimisée, la lutte contre les violences obstétricales à Port-Gentil ne fait que commencer. Mais elle est, pour beaucoup, une urgence de santé publique.
GMT TV