Port-Gentil : les syndicats de la mairie menacent de paralyser la ville
À Port-Gentil, le climat social se tend. Réunis en Assemblée générale, les syndicats de la mairie ont brandi la menace d’une grève générale si leurs revendications, jugées « urgentes et légitimes », ne sont pas prises en compte, rapporte le quotidien L’Union. Avec un cahier de doléances lourd et une administration déjà fragilisée, la nouvelle équipe municipale pourrait faire face à son premier test majeur.
Solidarité, Synafonte et Saam, les trois syndicats regroupant les agents municipaux, ont présenté un cahier de 17 revendications au général de corps d’armée Pierre Rizogo Rousselot, alors délégué spécial de la commune. Les demandes sont massives : revalorisation du point d’indice, titularisation des agents de la main-d’œuvre non permanente, avancements automatiques avec rappels, rétablissement de primes supprimées… Une liste longue et coûteuse qui interroge sur la capacité financière réelle de la mairie.
Une grogne sociale qui menace de paralysie administrative
Selon plusieurs sources internes, « les caisses municipales sont exsangues », rendant quasi impossible la satisfaction immédiate de ces exigences. Une situation qui reflète le malaise structurel de nombreuses collectivités locales : un budget capté par le fonctionnement plutôt que l’investissement, des effectifs pléthoriques, et une absence chronique de vision stratégique.
Les syndicats affirment que « trop, c’est trop ». Ils dénoncent des années d’irrégularités salariales, de retards d’avancement et de dégradation des conditions de travail. Selon un représentant syndical, « la mairie repose sur des agents fatigués, sous-payés et invisibilisés », et la grève devient désormais « un outil de survie ».
La menace est prise au sérieux : en cas de débrayage, Port-Gentil serait rapidement paralysée. Collecte des ordures, état civil, délivrance des actes administratifs, entretien urbain… tous les services municipaux pourraient être à l’arrêt.
Quel défi pour le premier maire élu de la Ve République ?
Avec l’installation prochaine de Pascal Houangni Ambourouet, premier maire élu de la Ve République, la question est cruciale : la nouvelle équipe municipale pourra-t-elle désamorcer cette bombe sociale ?
Le futur édile devra concilier dialogue social, assainissement budgétaire et réformes profondes d’une administration qui compte plus de 1000 agents, souvent sans missions claires ni plan de carrière. Les prochains jours diront si Port-Gentil s’engage vers l’apaisement… ou vers un bras de fer social qui pourrait marquer le début de la nouvelle mandature.








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