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Port-Gentil : les plus de 6 milliards de dette envers GPS sapent les efforts de lutte contre l’insalubrité de la mairie

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La propreté urbaine reste le talon d’Achille de la capitale économique Port-Gentil. Deux ans après son arrivée à la tête de la mairie, le délégué spécial Pierre Rizogo Rousselot dresse un constat sévère : les moyens mis à disposition sont insuffisants, et la dette abyssale de plus de 6 milliards de francs CFA envers la société GPS, prestataire historique de la collecte d’ordures, freine lourdement toute stratégie d’assainissement.

Une dette colossale, héritée et paralysante. Depuis 2015, la mairie de Port-Gentil accumule les arriérés vis-à-vis de GPS. « Avec seulement 60 millions de francs disponibles par mois, il est impossible d’éponger une dette qui dépasse les 6 milliards », explique Rizogo Rousselot. Dans une ville de plus de 200 000 habitants, cette situation limite drastiquement la capacité de la mairie à maintenir une collecte régulière et efficace.

Malgré le soutien ponctuel de l’État – deux camions puis récemment deux camionnettes et un chargeur – les ressources demeurent en deçà des besoins. Résultat : la ville peine à répondre aux attentes des habitants et à son statut de vitrine économique du pays.

Incivisme et moyens limités, un cocktail explosif

Au-delà des contraintes financières, le maire pointe un problème récurrent : le comportement des habitants. « Malgré des campagnes de sensibilisation et des horaires fixés, certains continuent de jeter leurs déchets à toute heure, parfois même en brûlant les bacs plastiques », déplore-t-il. Ces pratiques accentuent la dégradation des équipements et réduisent à néant les efforts de collecte.

Pour atténuer les effets de la dette, la mairie a entrepris la réparation d’engins laissés à l’abandon depuis des années, comme un camion multibenne dont la remise en service a permis d’augmenter la capacité de collecte de 650 litres à 3000 litres. Mais là encore, les solutions restent partielles face à l’ampleur du défi.

Une équation budgétaire intenable

La dette contractée auprès de GPS absorbe une grande partie des ressources municipales. Selon Rizogo Rousselot, « même avec des calculs savants, il est impossible d’atteindre nos objectifs si le problème structurel de la dette n’est pas résolu ». Cette situation soulève une question centrale : comment une ville stratégique, générant une part importante du PIB national grâce au pétrole, peut-elle rester engluée dans une telle crise budgétaire ?

Le délégué spécial en appelle à un soutien renforcé de l’État et à un changement de mentalité des habitants. Sans ces deux leviers, les efforts de lutte contre l’insalubrité risquent de rester lettre morte, malgré la volonté affichée de redonner à Port-Gentil son rang de capitale économique.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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