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Port-Gentil: les pêcheurs traditionnels dans la tourmente

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Interdite au Gabon par le décret nº 579, la pêche traditionnelle à la senne était au centre d’une rencontre le mercredi 26 janvier dernier entre les artisans pêcheurs et l’administration politique et maritime de la ville de Port-Gentil. Indiquant que les bateaux de l’Union européenne usent de cette technique dans les eaux territoriales du Gabon, les opérateurs économiques locaux ont appelé à l’allègement de cette loi dans une ville fortement impactée par la crise économique. 

Les pêcheurs de la ville de Port-Gentil sont depuis quelque temps en proie à un chômage technique. Et pour cause, pratiquant une pêche à la senne, ces derniers ne peuvent plus exercer leur activité. Une situation pour laquelle, une rencontre a été organisée entre autorités administratives et opérateurs économiques de ladite activité dans l’optique d’un allègement du décret portant interdiction d’utilisation de certains procédés notamment l’usage de sennes de plage et des filets monofil d’un maillage inférieur à 40 mm.

Présidée par Madame Erelie Ropona Mbina, secrétaire générale de province en remplacement du gouverneur empêché, la réunion a vu la présence de plusieurs officiels. Notamment, les représentants de la communauté des pêcheurs, et bien entendu le conservateur, Carl-Stecy Ditougou, ainsi que le directeur provincial des Pêches, Ange Marie Ngoubou Ngoubou. Ocassion lors de cette rencontre de procéder au recensement des opérateurs économiques, à l’identification des propriétaires de pirogues et des personnels embarqués, mais surtout d’évaluer le nombre de pratiquants de la pêche à la senne ainsi que les lieux propices à cette pêche à la périphérie de Port-Gentil.

La séance de travail faisait suite à une plainte adressée à l’autorité provinciale par le représentant des pêcheurs, Samuel Raouto. Lequel a dénoncé l’exercice de la pêche à la senne par leurs collègues du Cap Lopez bien qu’elle soit interdite aux pêcheurs de Port-Gentil. Le plaignant espérant une action des autorités pouvant mener à l’assainissement de ce type de pêche artisanale. « Ce n’est un secret pour personne que nous rencontrons des difficultés. Ce sont des outils que nous utilisons depuis notre enfance. Le chômage frappant la ville, certains peuvent se reconvertir dans cette activité pour lutter et subsister. Tout le monde regarde maintenant dans la même direction, nous pensons qu’il y aura des résolutions. Et je ferai mon travail de mon côté », a-t-il déclaré.

L’autorisation de cette technique de pêche traditionnelle est entravée par le décret nº 579. Ce texte de loi interdit strictement la pêche à la senne en République gabonaise. « C’est face à cette difficulté qu’il nous a été proposé de trouver des pistes de solutions afin qu’il y ait une paix sociale dans ce secteur qui connaît beaucoup de maux et de changements », a expliqué Ange Marie Ngobou Ngobou, le directeur provincial des Pêches. 

Cette situation causerait des conséquences considérables non seulement sur la population mais aussi sur les activités génératrices de revenus de certains compatriotes exerçant dans la vente de poisson. Dans un courrier adressé  au gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, le 05 mars 2021, les pêcheurs exprimaient déjà leur mécontentement face au traitement qui leur était réservé. Mais malheureusement leur revendication est restée sans suite. Gageons que pour cette fois, la rencontre entre autorités et opérateurs économiques débouche sur une solution qui ne va léser aucune partie.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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