Port-Gentil : les employés de Satram-EGCA & Alogis brisent le silence et appellent l’État à agir
À Port-Gentil, des salariés exaspérés ont manifesté, le jeudi 20 novembre, devant le Tribunal de première instance. Après des mois, voire des années, sans salaire, les agents de Satram-EGCA et d’Alogis dénoncent l’enlisement de la liquidation judiciaire et une précarité sociale devenue insoutenable. Devant le palais de justice, leur détresse a éclaté au grand jour, comme l’a rapporté GabonReview.
. Il était un peu plus de 10 heures quand les travailleurs se sont rassemblés sur le parvis du tribunal, encadrés par leur délégué du personnel. Leur objectif : rendre visible ce qu’ils qualifient d’« injustice sociale » et de « marginalisation ». « Depuis mars 2025, nous ne sommes plus payés. Certains cumulent plus de 60 mois d’arriérés. Cette situation perdure depuis 2017 », a dénoncé Dimitri Fouafoua, cité par GabonReview.
Le cas Satram-EGCA & Alogis fait désormais figure d’exemple de crise sociale majeure au Gabon : arriérés colossaux, gestion contestée, recours judiciaires interminables, salariés abandonnés. Les délégués pointent la lenteur et les blocages dans la procédure de liquidation. « Notre employeur multiplie les recours et empêche le liquidateur d’exercer sa mission. Cela aggrave notre calvaire », déplore encore le délégué.
Des familles brisées et une misère grandissante
Derrière les chiffres, des vies basculent. L’absence prolongée de revenus entraîne un effondrement social massif.
Certains travailleurs ne peuvent plus scolariser leurs enfants, d’autres renoncent aux soins. « Certains collègues sont décédés sans avoir perçu leurs droits. Des familles se sont disloquées », rapporte Dimitri Fouafoua, un témoignage relayé par GabonReview.
Satram, EGCA et Alogis jouent pourtant un rôle stratégique dans la chaîne logistique nationale : acconage, manutention, opérations offshore, stockage, transport. Leur paralysie met en lumière les vulnérabilités systémiques du secteur.
Les travailleurs réclament une intervention ferme de l’État
Face à ce scénario qu’ils jugent intenable, les salariés appellent les pouvoirs publics à reprendre la main. « Il est inadmissible que dans un État de droit, des travailleurs soient abandonnés dans une telle précarité », fustige le délégué du personnel.
Ils exigent le paiement immédiat des arriérés, la fin de l’impunité supposée de certains dirigeants et une relance effective de la procédure judiciaire.« Nous demandons que les autorités agissent rapidement […]. Trop, c’est trop », ont scandé les employés.
Déterminés, ils promettent de maintenir la pression jusqu’à obtenir justice. Pour eux, ce combat dépasse la question salariale : il s’agit désormais de dignité, de droits fondamentaux et du respect dû à tout travailleur gabonais.








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