Port-Gentil : Législatives dans le 3ᵉ arr., duel fratricide entre ex-PDGistes, la jeune garde en embuscade

À Port-Gentil, le 3ᵉ arrondissement se prépare à un scrutin à haut risque politique. Entre Bernard Aperano et Albert Richard Royembo, deux anciens poids lourds du Parti démocratique gabonais (PDG) désormais adversaires, la campagne vire au règlement de comptes. Mais une nouvelle génération, incarnée par la candidate PDG Cathy Nkolo, pourrait bien rebattre les cartes.
Deux ex-frères d’armes devenus rivaux politiques. L’histoire politique locale retiendra que Bernard Aperano et Albert Richard Royembo furent autrefois les deux piliers du PDG dans l’Ogooué-Maritime. L’un, ex-secrétaire provincial et ancien maire de Port-Gentil, aujourd’hui candidat indépendant. L’autre, député sortant et ancien 2ᵉ vice-président de l’Assemblée nationale, désormais sous les couleurs de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti présidentiel.
Cette rivalité ne date pas d’hier : chacun a tour à tour dirigé le PDG local, jusqu’à ce que Royembo ne prenne l’ascendant politique sur Aperano, provoquant une fracture jamais refermée. Résultat : une campagne où la mémoire des coups bas passés risque de peser lourd.
Bilan contre réseaux : deux styles qui s’affrontent
Albert Richard Royembo avance avec la force de frappe de l’UDB et des appuis politiques solides, notamment celui du doyen Michel Essongue. Stratège chevronné, il devra toutefois transformer cet atout en adhésion populaire réelle, dans un arrondissement où l’implantation personnelle compte autant que les réseaux.
Face à lui, Bernard Aperano mise sur sa proximité avec les habitants et un bilan municipal tangible. Sous son mandat, Port-Gentil a vu sortir de terre des infrastructures comme les marchés modernes de la Balise et du Grand Village, ainsi que le réaménagement du front de mer. Autant de réalisations qui pourraient séduire un électorat en quête d’efficacité concrète plutôt que de promesses.
Le PDG parie sur la relève pour exister
Au milieu de cette guerre fratricide, le PDG tente une régénération avec un tandem jeune : Cathy Nkolo et son suppléant Jean Florian Mbina. Sage-femme de profession, ancienne suppléante de Royembo, Nkolo bénéficie d’une image intacte et d’un ancrage social renforcé par ses actions humanitaires.
Sa candidature pourrait incarner l’alternative, surtout si le duel Aperano-Royembo s’essouffle. Dans un scénario de second tour, elle pourrait même se muer en arbitre décisif, capable de faire basculer l’élection.
Une bataille à plusieurs inconnues. Deux autres candidats – Jean Jacques Ogoula (PDS) et Jean Marie Agamboue (RPM) – complètent l’affiche et pourraient jouer les trouble-fêtes en grappillant des voix clés.
Dans ce 3ᵉ arrondissement, où la politique se nourrit autant de loyautés anciennes que d’aspiration au renouveau, rien n’est joué. Mais une certitude s’impose : le scrutin ne sera pas qu’une élection locale, ce sera un test grandeur nature de l’influence réelle des anciens barons face à une jeunesse politique décidée à faire sa place.
GMT TV