Port-Gentil : flairant de gros sous dans le business du sable, le CDB s’oppose au curage du canal du stade
Décidément, le Conseil départemental de Bendje (CDB) n’a pas fini de faire la une de l’actualité ces derniers mois. Et pour cause, après le scandale entourant son fonctionnement avec des soupçons de détournement de son budget porté par ses agents réunis au sein de la Confédération nationale des syndicats du Gabon (CNSG), le projet de curage du canal principal du stade Michel Essongue de Port-Gentil octroyé régulièrement pas l’administration des Mines à la société gabonaise Service bâtiment travaux publics (SBTP) pourrait une fois de plus mettre en lumière les agissements peu orthodoxes de ses anciens et nouveaux responsables.
Le Conseil départemental de Bendje serait-il gangrené par une caste d’affairistes ? C’est le sentiment qui pourrait se dégager au vu de l’attitude adoptée par les responsables de cette administration déconcentrée. En effet, après la levée de boucliers des agents le vendredi 03 mai dernier, qui s’insurgeaient contre la décision prise par le délégué spécial Paul Mouketou et le trésorier provincial de réduire de 30% les salaires, une autre affaire pourrait éclabousser la gestion de cette institution.
Une autorisation obtenue légalement contestée par le CDB
À l’origine de cette affaire pour le moins incompréhensible, le dossier du curage du canal principal du stade Michel Essongue de Port-Gentil sur lequel s’opposerait le CDB. En effet, alors que la société SBTP a obtenu le 29 novembre 2023 un arrêté référencé n°000030/MM/SG/DGMG/DLMEM signé de l’ancien ministre des Mines Hervé Patrick Opiangah l’autorisant de procédé au curage dudit canal appuyé par une étude d’impact environnemental concluante réalisée en collaboration avec des experts en risque industriel du ministère de l’Environnement, les responsables du Conseil départemental empêcheraient le début des travaux.
Motif de cette opposition qui se serait soldée par la confiscation des clefs des engins de l’opérateur économique, les 43 000 mètre cubes de sable qui sera issue de cette extraction qui, il faut le rappeler, est une matière très lucrative dans la cité pétrolière. Il faut dire que le refus des responsables du CDB serait motivé par la volonté de s’accaparer de ce marché malgré le double refus qui lui avait été opposé par l’administration centrale. Pour soutenir ses prétentions, le CDB prétexte « le risque de déstabilisation des sols de part et d’autre du canal et de la structure des palplanches de protection de la rive abritant de nombreuses infrastructures » dont le stade Michel Essongue, qui se trouve curieusement à des centaines de mètres du canal.
Chose bien curieuse, dans sa correspondance adressée au gérant de la Société Services bâtiments travaux publics, le délégué spécial du CDB par intérim Samuel Raouto laisse entendre que le sable qui pourrait être extrait dudit canal « restera la propriété du Conseil départemental » avec semble-t-il le dessein de le commercialiser à son compte. Une posture que ne comprend pas un responsable du ministère des Mines qui, lors d’un entretien sous couvert de l’anonymat avec Gabon Media Time, a rappelé « que l’autorisation délivrée par le ministère ne peut être contestée par une administration déconcentrée et que le CDB n’a pas vocation à commercialiser du sable comme le prétendent ses responsables ».
Autant d’éléments qui laissent entrevoir les agissements pas très catholiques qui ont cours au sein du Conseil départemental de Bendje et qui à terme mettent à mal la volonté des plus hautes autorités en tête desquelles le président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema d’assainir l’espace urbain en s’appuyant sur des entreprises gabonaises.