Port-Gentil : colère des agents du Conseil départemental de Bendje après la réduction drastique des salaires
L’atmosphère au sein du Conseil départemental de Bendje (CDB) est marquée par des tensions palpables. Le 11 novembre dernier, à l’occasion de l’élection d’un nouveau bureau, les agents de cette institution locale ont manifesté pacifiquement devant leurs locaux, s’opposant à la suppression de leurs primes, de leurs avantages et à la réduction de leurs salaires. Des mesures jugées « injustes et unilatérales ».
Au cours de cette manifestation, Frixos, délégué du personnel, a exprimé son indignation face à cette situation qui dure depuis plusieurs mois. « Nous sommes aujourd’hui l’institution la plus négligée, plongée dans la précarité. L’année dernière, nos salaires ont été coupés sans aucune concertation, et maintenant, on nous annonce que nous ne serons plus payés avant janvier. », a-t-il martelé.
La colère des manifestants, qui inclut des infirmières, des enseignants et des agents administratifs, témoigne des difficultés rencontrées par ces derniers à subvenir à leurs besoins essentiels. Ils pointent du doigt la mauvaise gestion des anciennes équipes du CDB, accusées d’avoir « siphonné les caisses et détourné les principales sources de revenus » entre 2013 et 2023.
Des irrégularités dans la gestion du Conseil départemental de Bendje
Selon Paul Mouketou, le délégué spécial récemment nommé, la crise actuelle est le résultat direct des « gestions antérieures ». En effet, le budget du CDB a été drastiquement réduit à 400 millions de francs CFA en 2024, alors que la masse salariale s’élevait à 1,7 milliard. Pour éviter une faillite, l’État a dû intervenir en injectant 800 millions de francs CFA.
Pour tenter de rétablir l’équilibre financier, certaines primes et avantages ont été suspendus, permettant ainsi de réduire la masse salariale de 500 millions de FCFA. Paul Mouketou a révélé que son équipe a découvert de nombreuses irrégularités dès sa prise de fonction : absence d’audit financier, opacité budgétaire et déséquilibre dans la répartition des dépenses. « Tout le budget était consacré aux salaires, alors que la loi impose une répartition de 60 % pour le fonctionnement et 40 % pour l’investissement », a-t-il expliqué.
L’audit interne a également mis au jour des pertes considérables de biens et d’équipements nécessaires au fonctionnement de l’institution : « C’est un désastre. Des pirogues, des engins et d’autres biens générateurs de revenus ont disparu », a-t-il déploré. Certaines machines, notamment une pelle hydraulique, n’ont pas été vues depuis plusieurs années, ce qui a paralysé les activités du Conseil départemental de Bendje.
Pour redresser la situation, la délégation spéciale a mis en place un système de traçabilité stricte. « Le conseil vendait des parcelles sans véritablement connaître le nombre exact de transactions. Nous avons désormais un fichier retraçant toutes les ventes depuis 2014. Les cotisations à la CNSS sont désormais régulièrement reversées depuis 2024, » a ajouté Paul Mouketou.
Malgré ces efforts visant à restaurer la confiance, la grogne perdure. Les agents du Conseil départemental de Bendje se trouvent confrontés à des conditions de vie difficiles, perdant leurs revenus et se sentant abandonnés. Ils appellent à des mesures concrètes pour tourner la page d’une décennie de mauvaise gestion et retrouver une stabilité tant attendue.









GMT TV