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PLF 2026 : le gouvernement veut générer 1 800 milliards de recettes hors fiscalité 

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Le Projet de loi de finances (PLF) 2026 poursuit son processus d’adoption au Parlement. Désormais examiné par le Sénat, après son adoption la semaine dernière par l’Assemblée nationale, le texte prévoit plus de 4 327 milliards de FCFA de recettes budgétaires, un niveau record pour le pays. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement entend diversifier ses sources de financement, en s’appuyant non seulement sur la fiscalité, estimée à 2 404 milliards de FCFA, mais aussi sur une forte hausse des recettes non fiscales, désormais évaluées à 1 868 milliards de FCFA, soit une progression spectaculaire de 74 % par rapport à 2025.

Ces revenus hors fiscalité devraient provenir d’une série de mesures visant à mieux valoriser le patrimoine de l’État et à optimiser les redevances administratives et industrielles. La valorisation du domaine public et immobilier, estimée à 26,7 milliards de FCFA, constitue un levier important, tout comme la montée en puissance des redevances des grands opérateurs publics, notamment l’OPRAG (214 milliards FCFA), le Conseil gabonais des chargeurs (10 milliards FCFA), ou encore l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) avec 2,35 milliards. Le gouvernement mise également sur les revenus générés par les établissements publics et les régulateurs comme l’ARCEP (4 milliards), l’ANINF (6,8 milliards) et la CNAMGS (50,5 milliards).

Une stratégie de diversification et de mobilisation du patrimoine public

Cette montée en puissance des recettes non fiscales traduit une volonté claire de réduire la dépendance de l’État aux impôts classiques, bien que eux-aussi sont en augmentation. Les produits administratifs tels que les frais d’examens, d’agréments techniques et de services judiciaires devraient aussi rapporter près de 2 milliards FCFA. De nouveaux gisements financiers émergent, comme la redevance pour la protection des données personnelles (APDPVP) estimée à 2,9 milliards, ou encore les produits du contrôle forestier, en hausse de 37 % à 6,3 milliards FCFA. Ces contributions s’ajoutent aux recettes issues de la lutte contre l’enrichissement illicite et des procédures judiciaires, qui devraient générer 1,4 milliard FCFA.

Avec cette stratégie, le gouvernement espère financer ses priorités sociales, économiques et environnementales. Toutefois, ce pari repose sur la capacité réelle de l’administration à mobiliser ces ressources dans un contexte encore marqué par des lenteurs administratives, la corruption et un appareil productif fragile. En renforçant la gestion du patrimoine et la transparence des régies financières, l’exécutif cherche à poser les bases d’une autonomie budgétaire durable, où chaque franc mobilisé hors fiscalité participe à la consolidation de la relance économique.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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